Iran Focus, Téhéran, 16 juin – Au moins dix personnes ont été arrêtées mardi après-midi par la milice paramilitaire pour avoir pris part à un sit-in devant la Prison d'Evine à Téhéran.
Les protestataires s'étaient rassemblés pour déclarer leur soutien aux prisonniers politiques actuellement en grève de la faim à Evine. Cette prison a été construite sous le chah comme un centre carcéral moderne pour prisonniers politiques, mais elle est devenue sous la théocratie islamiste le goulag le plus redouté et le lieu d'innombrables exécutions.
Les dizaines de parents et de proches de prisonniers politiques et d'opposants qui avaient organisé ce sit-in devant la prison d'Evine ont reçu le soutien chaleureux des Iraniens. Essayant de profiter de leur popularité, le candidat Mostapha Moïne a envoyé mardi un membre de son équipe de campagne pour leur rendre visite peu avant que la police ne commence la répression.
Le 10 juin, des prisonniers politiques d'Evine ont entamé une grève de la faim d'un mois pour protester contre les violations des droits de l'homme et ce qu'ils appellent « la farce électorale » du 17 juin d'où sortira le nouveau président du pays.
Les prisonniers politiques ont dit qu'ils défendaient le « droit d'expression », « le droit d'écrire librement », « le droit de conviction » et « la libération inconditionnelle de tous les prisonniers politiques ».
Les détenus d'opinion ont appelé à un boycott général de l'élection et ont invité les prisonniers politiques du reste du pays à se joindre à la grève.
Nasser Zarafchan, un avocat emprisonné pour sa défense vigoureuse des familles de dissidents assassinés par les agents du ministère des renseignements iranien, ne s'alimente plus depuis huit jours. Un médecin qui l'a ausculté affirme que sa santé se dégrade rapidement.