Appel à l’ONU, aux USA, à l’UE et à la Ligue arabe pour la protection d’Achraf par une force internationale
Attaque contre Achraf – Communiqué n° 72
– L’argument du droit à la souveraineté sert à nier la responsabilité internationale de protection (RtoP) et à violer les conventions internationales, pour couvrir la répression et le meurtre des résidents d’Achraf sur ordre de Khamenei selon « l’accord bilatéral ».
– Le gouvernement irakien actuel n’a pas la compétence de se charger de la protection des résidents d’Achraf et la responsabilité en revient aux troupes américaines jusqu’à la prise en charge par une force internationale.
Les crimes du régime des mollahs à Achraf ont provoqué l’indignation des peuples iraniens et irakiens et de l’opinion publique internationale, et la condamnation de nombreux Etats, instances et organisations de défense des droits de l’homme. Cependant les autorités irakiennes ont recours à des justifications ridicules et des mensonges grotesques, en s’appuyant sur le droit à la souveraineté de l’Irak, pour nier la responsabilité de la protection (RtoP), piétiner les conventions internationales et couvrir la répression et le massacre des résidents d’Achraf. Elles ne disent pas un mot des directives de « l’accord bilatéral » de Khamenei avec Maliki pour réprimer la principale force d’opposition iranienne en Irak, ni un mot du terrorisme du régime des mollahs et de la force terroriste Qods contre l’OMPI en Irak, ni de la propagande, ni des stratagèmes ignobles, et de toutes sortes de calomnies contre la Résistance iranienne. Pourtant elles prétendent que les résidents d’Achraf ne respectent pas la souveraineté de l’Irak. Elles prétendent aussi que le but de l’attaque sauvage des forces irakiennes au camp d’Achraf concerne uniquement la souveraineté irakienne et l’installation d’un poste de police, comme dans le reste de l’Irak.
Ces allégations n’ont aucune crédibilité ni la moindre part de vérité et ne peuvent effacer la responsabilité des commanditaires et des auteurs des crimes contre l’humanité et de subir les conséquences juridiques et internationales de leurs actes.
Le Comité international de juristes en défense d’Achraf (composé de 8500 juristes) et le Comité international pour l’application de la justice (composé de 2000 parlementaires) aux Etats-Unis et en Europe et les diverses résolutions du Parlement européen (12 juillet 2007, 4 septembre 2008 et la résolution du 24 avril 2009), attestent du fait que :
1- Les résidents d’Achraf et leurs avocats ont annoncé qu’ils respectent le droit à la souveraineté de l’Irak. Mais si quelqu’un veut, au nom du droit à la souveraineté, servir d’exécutant au guide suprême des mollahs pour réprimer et tuer les membres de l’opposition iranienne à Achraf et piétiner les engagements internationaux, comme ce qui s’est passé les 28 et 29 juillet 2009, c’est inacceptable.
2- En respectant le droit à la souveraineté de l’Irak pendant une année (d’août 2008 au 28 juillet 2009), les résidents d’Achraf ont négocié et dialogué avec les autorités irakiennes et ont fait preuve d’une grande souplesse malgré les recommandations internationales, notamment du Comité international de juristes.
3- L’installation d’un poste de police à l’intérieur d’Achraf et la manière dont cela a été proposé, n’est qu’un prétexte pour attaquer les résidents d’Achraf et les réprimer à la demande du régime instable des mollahs. Dès le début de 2009, les résidents d’Achraf ont fait preuve du maximum de coopération avec les forces irakiennes et ont mis à leur disposition énormément de facilités.
4- Les résidents d’Achraf ont mis à la disposition des forces irakiennes les bâtiments situés à l’entrée du camp comportant des dizaines de pièces, des salons et des préfabriqués annexes qui abritaient les bureaux, les séjours et les lieux de rendez-vous des avocats, des délégations internationales des droits de l’homme et de parlementaires, entièrement construits aux frais des résidents d’Achraf.
5- Les résidents d’Achraf ont construit à un coup exorbitant quatre tours de contrôles avec un ensemble de facilités et de routes dans quatre points à l’extérieur du grillage pour les forces irakiennes et les ont mises à leur disposition.
6- Pour preuve de bonne volonté vis-à-vis des forces irakiennes, les résidents d’Achraf ont démonté 10 tours de contrôle situées tout au tour du camp dans son périmètre intérieur, pour que les forces irakiennes se sentent reconnues officiellement et ne voient pas d’interférence dans leur travail.
7- Les résidents d’Achraf ont accepté leur recensement, la prise d’empreintes digitales et des caractéristiques de leur identité et leur enregistrement par les agents du ministère de l’Intérieur irakien, ce qui a duré cinq jours et s’est terminé le 9 avril 2009.
8- Les résidents d’Achraf ont accepté les entretiens individuels et privés avec les autorités irakiennes qui ont duré 19 jours, à l’extérieur du camp d’Achraf dans les installations des forces irakiennes et qui se sont terminés le 22 avril. Dans ces entretiens qui se sont déroulés en présence des forces américaines, ils ont annoncé leur choix de rester à Achraf en réponse aux propositions du ministère irakien des Droits de l’homme, choix enregistré légalement. Onze personnes qui ont décidé de quitter Achraf en sont parties.
9- Sur proposition d’Achraf, une inspection de tous les bâtiments, zones résidentielles, fermes, jardins, installations dans le camp a été effectuée par le ministère irakien de l’intérieur. Cette inspection a été menée durant trois jours avec des équipements complets, y compris des chiens de police dressés et a pris fin le 20 avril. Selon le document signé à cet effet, ni arme, ni explosif, ni munition n’ont été trouvé, mis à part 23 pétards de feu d’artifice dont une partie était vide et une autre partie hors d’usage.
10- De cette manière, aucun doute ne subsiste sur le fait que l’attaque sauvage et le massacre pour installer un poste de police dans le camp d’Achraf sous prétexte d’exercer la souveraineté, n’est qu’une allégation sans poids pour exécuter les demandes du régime des mollahs. Au matin du jeudi 28 mai 2009, les forces de police ont attaqué sans prévenir l’entrée d’Achraf et pendant deux mois elles ont exercé autant qu’elles le pouvaient des pressions et un blocus, avec une multitude croissante de menaces, de restrictions et d’interdictions. Finalement, le 28 juillet, elles ont lancé une attaque sauvage et un massacre avec le reste des forces répressives à la demande de Khamenei, en plein soulèvement populaire en Iran.
11- Il est intéressant de noter que le jour de l’attaque et du massacre, le 28 juillet 2009, les représentants des résidents d’Achraf étaient à 12h00en pleine négociations avec les commandants des forces irakiennes et l’envoyé du premier ministre irakien sur la manière d’installer le poste de police. Dans ces négociations de deux heures, les résidents d’Achraf ont répété une fois de plus qu’ils ne voyaient pas de problème à l’installation de la police à l’entrée d’Achraf et que si la police souhaitait disposer de davantage de moyens, ils les mettraient à sa disposition en acceptant l’ensemble des frais que cela représentait, avec toutes leurs facilités. Mais les interlocuteurs n’ont rien voulu entendre et à la demande des mollahs, ils étaient déterminés à lancer une attaque et à opérer un massacre. Au cours de ces négociations, le représentant du premier ministre a reçu un appel de Bagdad pour finalement lui donner l’ordre de rompre la discussion et l’attaque a été annoncée. La violence de l’attaque, le nombre d’hommes, la diversité des forces engagées et leur barbarie, indiquaient que le but était d’annihiler et qu’il ne s’agissait pas d’exercer une souveraineté, mais bien de détruire Achraf à la demande du régime.
12- Movaffagh Al-Roba’i qui était jusqu’en mai chargé du dossier d’Achraf dans le gouvernement irakien, déclaré il y a un an, le 14 janvier 2008, à la télévision de langue arabe du régime des mollahs en Irak Al-Forate « ce dossier sera fermé rapidement (…) le seul moyen c’est que les forces armées irakiennes soient chargés de la responsabilité et de la gestion du camp. Il faut que sa direction soit assurée par les Irakiens. Ils ont commis des crimes contre le peuple irakien et doivent être jugés ici (…) Que les pays qui les soutiennent les emmènent et que la majorité d’entre eux retournent dans leur pays. Peut-être qu’à part 56 personnes, le reste sera amnistié. Ils doivent retourner dans leurs pays. »
13- Ainsi donc les résidents d’Achraf dès le départ n’ont eu aucune objection à l’installation de la police irakienne à l’entrée d’Achraf et leurs représentants dans diverses rencontres avec les forces irakiennes et les forces américaines ont souligné que l’installation de la police à l’entrée du camp ne posait pas de problème. Mais l’installation de la police dans l’espace privé des résidents d’Achraf, au milieu du camp, où résident un millier de femmes, notamment des jeunes filles, vivant selon leur culture et traditions musulmanes, a un autre but bien connu que les autorités irakiennes ont à plusieurs reprises répété. Movafagh Al-Roba’i avait déclaré le 1er avril 2009 à la même télévision que « les forces de sécurité irakiennes entreront progressivement dans le camp pour y installer des points de contrôle, des patrouilles, des contrôles et y lancer des attaques. »
14- Le 29 juillet 2009, au cœur de l’attaque et du massacre à Achraf, et après les remerciements de tous les imams du vendredi du régime, Larijani, président du Majlis a « remercié » et « rendu hommage » à Nouri Maliki pour sa « mesure courageuse » d’avoir « détruit les Monafeghine » (terme péjoratif employé par le régime pour désigner l’OMPI).
15- Maliki, le Premier ministre irakien a déclaré le 31 juillet avec la plus grande impudence que « le but de la présence du poste de police, c’est que certains individus du camp veulent partir en Iran ou vers un pays tiers mais que l’organisation et ses dirigeants ne les y autorisent pas et les en empêchent. Certains veulent utiliser l’amnistie pour rentrer en Iran, mais ils ne les laissent pas faire. 55 de ces individus sont recherchés par Interpol parce que ce sont des criminels et que des plaintes ont été déposées contre eux. Les responsables du camp ne sont pas prêts à les livrer. C’est pour cela que nous avons voulu y installer un centre. » (Télévision Al Horra, 31 juillet 2009).
Il est évident que pour prolonger son mandat de premier ministre, Maliki s’appuie sur la force terroriste Qods et le 9e corps de Badr des gardiens de la révolution et c’est pourquoi il doit faire preuve de cruauté pour satisfaire Khamenei ;
16- Le général Shemeri, commandant de la police de Diyala a déclaré le 2 août que « nous donnons aux membres de l’OMPI qui se trouvent au Camp d’Achraf un délai de 30 jours pour quitter le territoire irakien ». Shemeri a ajouté que « nous donnons aux membres de l’OMPI la liberté de choix entre partir dans le pays où ils veulent se réfugier ou retourner en Iran. Il a menacé que s’ils refusaient de sortir du camp d’Achraf, des actions militaires seront entreprises contre eux pour les expulser de force et que ce délai commençait au premier jour du mois en cours. » (Télévision Al-Baghdadiya – 2 août).
17- Par conséquent le problème des résidents d’Achraf n’est ni un problème de souveraineté de l’Irak, ni l’installation d’un poste de police et son commandement à l’entrée d’Achraf (précisément dans le bâtiment portant le nom de Lord Slynn of Hadley). Non, il s’agit plutôt d’abuser du prétexte du « droit à la souveraineté » et du « poste de police » pour exécuter « l’accord bilatéral » de Khamenei et Maliki pour réprimer et massacrer l’opposition iranienne ou l’obliger à capituler. C’est là où les crimes contre l’humanité violent le droit et les conventions internationales et rejettent la Responsabilité de Protection (RtoP).
18- Concernant la Rto P, le Secrétaire général de l’ONU disait : « Lorsqu’il est compris comme il le faut, RtoP est un allié de la souveraineté, pas un adversaire. Les États forts protègent leur population, alors que les faibles en sont incapables ou ne le veulent pas (…) RtoP cherche à renforcer la souveraineté, pas à l’affaiblir.” (Ban-ki Moon, Berlin 15 juillet 2008)
19- Le Secrétaire général de l’ONU, conformément aux documents signés à la conférence des chefs d’Etats en 2005, a souligné que dans le monde d’aujourd’hui empêcher les Etats à commettre des génocides, des crimes de guerre, des nettoyages ethniques et des crimes contre l’humanité « n’est pas une violation du principe de la souveraineté du pays concerné ». Comme le reconnaît la réunion de 2005 dans son document officiel, « quand “des autorités nationales négligent manifestement de protéger leur populations” des quatre crimes et violations, les gouvernements “sont prêts à prendre une action collective, de manière ferme et opportune, par le biais du Conseil de sécurité, conformément à la Charte, y compris le chapitre VII, sur la base du cas-par-cas et en coopération avec les organisations compétentes régionales et subrégionales. »
20- L’expérience de l’année passée a démontré que le gouvernement irakien actuel n’a ni la capacité ni la compétence de se charger de la protection des résidents d’Achraf. Malheureusement, il exécute en réalité les demandes de la dictature au pouvoir en Iran pour réprimer l’opposition iranienne en Irak selon un « accord bilatéral ». Comme l’a écrit Mme Maryam Radjavi, Présidente élue de la Résistance iranienne, le 2 août 2009, au Président américain, la solution de ce problème est la suivante : les forces américaines prennent en charge provisoirement la protection du camp d’Achraf jusqu’à leur remplacement par une force internationale supervisée par l’ONU. La Résistance iranienne envoie un appel dans ce sens à l’ONU, au gouvernement américain, à l’Union européenne et à la Ligue arabe.
Secrétariat du Conseil national de la Résistance iranienne
Le 6 août 2009