01 Mars 2012 – AFP | 28.02.12 – L’Iran a « très fortement intensifié » la répression des opposants à l’approche des élections législatives du 2 mars a dénoncé, mardi 28 février, le groupe de défense des droits de l’homme Amnesty International.
Dans un rapport, l’ONG indique notamment que les autorités ont lancé une vague d’arrestations ces derniers mois. Ces interpellations visent notamment les avocats, les étudiants, les journalistes, les militants politiques et leurs familles, ainsi que les minorités ethniques et religieuses, les réalisateurs et les Iraniens disposant de liens avec l’étranger.
Les médias sociaux sont aussi la cible d’une surveillance accrue du régime. Internet est considéré comme une menace majeure, ajoute Amnesty. En janvier, un haut responsable de la police a ainsi estimé que Google n’était pas un moteur de recherche mais un « outil d’espionnage » et le mois dernier, le service de police spécialisé dans les activités sur Internet a ordonné aux propriétaires de cyber-cafés d’installer des systèmes de surveillance vidéo en circuit fermé et de noter l’identité de tous leurs clients.
« SOCIALEMENT OU POLITIQUEMENT ACCEPTABLE »
Pour Amnesty International, « aujourd’hui en Iran, vous vous mettez en danger si vous faites quoi que ce soit qui sorte des limites de plus en plus étroites de ce que les autorités jugent socialement ou politiquement acceptable ». « Former un groupe social sur Internet, créer ou rejoindre une ONG ou exprimer votre opposition au statu quo peut vous valoir d’être jeté en prison », poursuit l’organisation. Et de citer le cas du blogueur Mehdi Khazali, condamné ce mois-ci à quatre ans et demi de prison après avoir été inculpé de « diffusion de propagande contre le système ».
Le scrutin de vendredi est le premier vote national dans le pays, depuis la victoire de Mahmoud Ahmadinejad lors de la présidentielle de 2009. La réélection, très vivement contestée, avait engendré une violente répression des manifestations d’opposants. Amnesty appelle la communauté internationale à ne pas se focaliser uniquement sur le dossier du nucléaire iranien au point d’en oublier les appels au respect des droits de l’homme dans le pays.
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