CSDHI – Propre sur lui et sourire aux lèvres, Javad Zarif, ministre des Affaires étrangères du régime iranien, trimbale avec lui partout où il se déplace un nuage de mouches et de grosses casseroles. Une de ces casseroles concerne les violations des droits humains, ou plutôt de l’homme, car dans ce régime misogyne les femmes n’ont pas de droits.
C’est d’ailleurs le seul point qui lui fasse perdre son sang-froid, reptilien. Ainsi lorsqu’en 2014 le Parlement européen dénonce le non-respect des normes démocratiques lors de l’élection présidentielle de juin 2013 et la violation systématique des droits fondamentaux en Iran, Zarif annonce « qu’il n’autorisera aucune délégation parlementaire européenne à rencontrer des membres de l’opposition politique et des membres de la société civile ni des prisonniers politiques en Iran ». Et il enfonce le clou : « Le Parlement européen n’a pas la légitimité de prêcher la défense des droits de l’Homme. »
Lors d’une mémorable audition à la commission des affaires étrangères de l’Assemblée nationale le 27 janvier 2016 à Paris, dégoulinante de complaisance et de salamalecs dans l’espoir de décrocher des contrats fumeux, Zarif a été clair. Ce représentant d’un régime aux 966 exécutions en 2015 en Iran, a répondu à une question prononcée du bout des lèvres sur les droits humains, manière de dire qu’on l’aura posée « comme nous le faisons avec tous nos invites » (sic). « Les pays occidentaux, regrette-t-il, s’inquiètent des exécutions capitales en Iran, et de leur nombre. Mais vous n’ignorez pas qu’elles concernent, à 85 %, des trafiquants de stupéfiants. Nous nous interrogeons sur le point de savoir si c’est le bon moyen d’empêcher ce trafic ; honnêtement, nous ne le savons pas. »
Est-il nécessaire de rappeler qu’au moment de sa visite, le compteur affichait, sous la seule présidence de Rohani, 2000 exécutions dont des dizaines de femmes et de mineurs.
Cynique, il a tenu à préciser : « Nous sommes donc prêts à dialoguer, mais sachez que ce dialogue sera difficile, comme tout dialogue portant sur les droits de l’homme car si, sur ces questions, vous avez votre propre sensibilité, nous avons la nôtre, et nous faisons nos propres observations sur ce qui se passe en Europe en cette matière. »
La sensibilité des mollahs a été condamnée des dizaines de fois par l’ONU et a coûté 120.000 exécutions politiques au peuple iranien, sans compter les milliers d’autres, dites de droit commun dans un pays sans lois et ni droits.
En novembre 2015, Zarif avait pris en grippe l’ONU à propos de la résolution du Conseil des droits de l’Homme qui condamnait une fois de plus la dictature religieuse en Iran. « Il ne faudrait pas permettre que l’ONU, s’emportait-il, soit instrumentalisée par ceux qui sont étrangers aux droits de l’homme ». La télévision du régime concluait en ces termes : « Pour M. Zarif, cette résolution anti-iranienne a été approuvée via des méthodes non-démocratiques, ce qui témoigne que de telles démarches sont dépourvues de toute crédibilité. » Tout est dit …