CSDHI – Sakineh Delfi est née en 1962 à Abadan, dans le sud de l’Iran. La jeune Iranienne n’avait que 16 ans lorsqu’elle a commencé à s’intéresser à la politique. Elle a fait la connaissance de l’Organisation des Moudjahidine du peuple d’Iran (OMPI/MEK) et a participé à leurs réunions.
La jeune fille s’est engagée dans des activités, notamment la vente du magazine Mojahed. Elle a aussi participé à des rassemblements et des réunions des Moudjahidine.
Les autorités iraniennes ont arrêté et emprisonné Sakineh Delfi à plusieurs reprises. Les pasdarans l’ont battu (IRGC) entre 1979 et 1981 en raison de ses activités.
Elle a terminé ses études secondaires et a été sélectionnée pour être admise à l’université. Mais le régime iranien l’a empêchée d’aller à l’université. Il lui a ensuite interdit de quitter Ahwaz pour l’empêcher d’aller à l’université ailleurs.
Les agents des mollahs l’ont arrêtée et emprisonnée pour la dernière fois en 1987. Ils l’ont emmenée dans plusieurs prisons et l’ont gravement torturée dans chacune d’elles. Elle a subi diverses tortures, notamment des coups de fouet et des brûlures au fer à repasser.
On lui a arraché certains ongles. Aussi, on l’a pendue par les cheveux, on lui a enfoncé une tige métallique dans le corps pendant qu’on la fouettait. On lui a percé les genoux avec une perceuse et on l’a jetée dans de l’eau glacée, mais elle n’a pas voulu se laisser briser ni révéler d’informations secrètes.
À force d’endurer tant de tortures dans des conditions sévères, Sakineh a perdu beaucoup de poids jusqu’à ne peser plus que 34 kg.
On l’a torturée pour qu’elle révèle l’endroit où se trouvent ses amis, mais elle a refusé de le faire.
Lors d’une visite en prison avec sa sœur et sa mère, cette dernière lui a demandé pourquoi elle avait perdu autant de poids. Tout en désignant les pasdarans, Sakineh a répondu : « C’est eux qui nous ont fait ça, à moi et aux autres prisonniers politiques. » Ils l’ont battue devant sa mère et sa sœur qui pleuraient et ils l’ont emmenée.
Sakineh Delfi est morte la corde au cou en 1988 lors du massacre des prisonniers politiques sur décret de Khomeini.
Elle n’avait que 26 ans. Elle a passé les dix dernières années de sa vie soit en prison, soit à consacrer son temps et ses efforts à améliorer la vie des pauvres.
Sakineh Delfi fut l’une des premières victimes du massacre des prisonniers politiques de 1988. Les sbires du régime l’ont enterrée avec sept autres prisonniers politiques de l’OMPI derrière les terrains vagues de l’industrie sidérurgique d’Ahwaz. Ils ont recouvert leurs fosses communes d’une couche de ciment de 30 centimètres d’épaisseur pour empêcher l’accès à leurs corps gravement torturés et mutilés.
Massacre de prisonniers politiques en Iran en 1988
Un crime contre l’humanité
Les faits
- En 1988, le régime iranien a massacré 30 000 prisonniers politiques.
- Les exécutions ont eu lieu sur la base d’une fatwa du Guide suprême Khomeini.
- Des commissions de trois membres, connues sous le nom de « commissions de la mort », étaient dans tout l’Iran. Elles avaient pour objectif d’exécuter les prisonniers politiques qui refusaient d’abandonner leurs convictions.
- Les victimes ont été enterrées dans des fosses communes secrètes.
- Les auteurs de ces actes continuent de bénéficier de l’impunité.
Depuis 2016, on a révélé les noms de près de 100 membres de « commissions de la mort ». Nombre d’entre eux occupent encore des postes à responsabilité au sein du système judiciaire ou du gouvernement iranien.
Les Nations unies et la communauté internationale doivent reconnaître le massacre de 1988 en Iran comme un génocide et un crime contre l’humanité.
Le Conseil de sécurité de l’ONU doit prendre des mesures immédiates. Il doit organiser le procès international des dirigeants du régime, en particulier Khamenei, Raïssi et son chef judiciaire Ejeii, pour génocide et crimes contre l’humanité.
Source : Iran HRM