CSDHI – Les forces de sécurité ont tiré sur les habitants du village de Hazrat-e Abolfazl, avec des fusils à plomb et des gaz lacrymogènes, pour disperser les manifestations formées contre la démolition de leur village,le 26 août 2020.
Le village d’Abolfazl se situe près d’Ahwaz, capitale de la province du Khouzistan en Iran. Les villageois protestaient contre la destruction de leurs habitations et la confiscation de leurs terres par une fondation multi-milliardaire appartenant au Guide suprême des mollahs, la Fondation Mostazafan (Fondation des Deshérités).
Selon des sources locales, des manifestants ont été arrêtés.
Les forces de la sécurité tirent sur les manifestants
Alors que des vidéos diffusées sur les médias sociaux montrent des blessures par balles de nombreux habitants d’Abolfazl, Mohsen Dalvand, le commandant des forces de police d’Ahwaz, cité par l’agence de presse officielle Fars, dément « avoir tiré sur les habitants du village d’Abolfazl. »
Pendant ce temps, dans au moins une vidéo d’affrontement dans le village d’Abolfazl, on voit un agent tirer. On entend des coups de feu, aussi.
En outre, dans d’autres vidéos, plusieurs villageois montrent leurs blessures par balle.
Dalvand a affirmé que « des opportunistes ont fabriqués ces vidéos ». Il ajoute qu’elles visaient à créer une atmosphère négative à propos de l’incident sur les médias sociaux.
Il a menacé ceux qui ont partagé les vidéos de les poursuivre « pour avoir troublé le calme et la sécurité de la population et causé des inquiétudes au sein de la population. »
La Fondation Mostazafan s’approprie les terres
La Fondation Mostazafan revendique la propriété des terres du village d’Abolfazl où habitent 300 familles.
Or, les habitants du village possèdent un acte de propriété prouvant qu’ils y vivent depuis 40 ans.
La Fondation a demandé aux villageois de quitter leurs maisons. Selon ces derniers, les opposants à la Fondation ont été arrêtés.
Selon des informations datant du 20 août émanant de l’agence Mehr : « La Fondation Mostazafan avait fait cette demande il y a un an. S’adressant à Mehr, l’imam du vendredi du village, Seyed Youssef Moussavi, a réfuté les allégations de la Fondation.
« Cette région était une terre agricole avant la révolution et plus tard, un bâtiment a été construit. La révolution a commencé en 1979, et lorsque la Fondation pour le logement, la Fondation des vétérans, et plus tard la Fondation Mostazafan ont été créées, ils ont saisi des terres vacantes dans les banlieues et se les ont appropriées. »
La Fondation contre les agriculteurs
Il a poursuivi en soulignant que les habitants se sont installés sur leurs terres agricoles : « Les terres actuelles ont été exploitées par des agriculteurs. Ils les ont réhabilitées et disposent du droit de racine, ce qui a été approuvé par des experts dans le domaine de l’enregistrement des documents et de l’agriculture. Pourtant, maintenant, la Fondation Mostazafan revendique la propriété de ces terres. »
Il a soulevé la question de savoir quelle est la culpabilité des villageois qui ne bénéficient d’aucun service. En effet, « si la Fondation est vraiment dédiée aux déshérités, il n’y a pas plus opprimés que ces gens. La Fondation doit d’abord prouver la légalité de ses documents, auquel cas, les habitants sont également prioritaires pour la transmission. »
Un villageois a dit que tous les habitants du village avaient peur de quitter leur maison. Selon lui, la fondation a demandé à l’organisation des services publics de ne pas installer de poteaux électriques dans le village pour les priver d’électricité.
« Les climatiseurs ne fonctionnent pas avec peu de tension. Nous supportons la chaleur et l’humidité, et personne ne pense à nous », a-t-il ajouté, alors que ma température dans la région monte parfois au-delà de 50°.
Ils arrêtent les villageois et fixent des cautions exorbitantes
Un jeune homme a déclaré que son père avait été arrêté. De plus, il a affirmé que les hommes de son village étaient pour la plupart des agriculteurs, des chauffeurs ou des ouvriers du bâtiment.
« Ils sont arrêtés comme des criminels parce qu’ils restent dans leur maison… Pour les libérer de prison, nous devons payer des millions de tomans de caution. Nous n’avons pas d’autre travail ni d’autre terre qu’ici. Est-il juste de nous traiter comme cela ? » a-t-il protesté.
Un autre des habitants a déclaré que les villageois arrêtés n’étaient libérés que s’ils quittaient leur maison. Des images publiées sur le site web Mehr ont montré que certaines des maisons avaient déjà été démolies.
Les autorités locales n’ont fait que des promesses creuses aux villageois. Elles leur ont promis de se pencher sur le problème.
Dans une interview datant du 16 août, un haut responsable iranien a évoqué la corruption de la Fondation Mostazafan .
Ahmad Tavakoli a révélé que les actifs de la Fondation étaient utilisés au bénéfice des responsables iraniens et des organisations du régime. Ils ne sont pas attribués à des Iraniens appauvris, comme cela était prévu à l’origine.
Les Bonyads iraniens sont placés sous les ordres de Khamenei. Ils sont exonérés d’impôts, ce qui encourage la corruption.
Source : Iran HRM