
CSDHI – Le 12 septembre 2020, le régime criminel des mollahs a pendu le champion de lutte iranien Navid Afkari. Et il l’a fait en dépit des objections et inquiétudes du monde entier. Au coucher du soleil, le jour même de sa pendaison, les autorités ont obligé la famille d’Afkari à enterrer leur proche. C’est ainsi que l’enterrement de la star de 27 ans a eu lieu sous des contrainte de sécurité excessives dans son village natal de Sangar, près de Chiraz.
Une famille privée de recueillement
De peur d’enflammer la colère du public, le régime a interdit à sa famille d’organiser une cérémonie funéraire. Seuls les parents de Navid, sa sœur et ses deux frères ont été autorisés à participer à ses funérailles. Selon des témoins oculaires, les forces de sécurité officielles avaient encerclé la région. Le régime a d’abord refusé de livrer le cadavre à sa famille. Toutefois, les pressions des Afkari ont poussé les autorités à remettre le corps de Navid pour contenir la rage et les condamnations.
De lourdes restrictions pour l’enterrement
Par ailleurs, les agents du renseignement avaient imposé d’énormes restrictions et conditions avant de livrer le corps de Navid. En premier lieu, ils avaient interdit à la famille d’organiser une cérémonie de deuil. Puis, ils avaient interdit aux membres de sa famille d’avoir leur téléphone portable lors des funérailles. En dernier lieu, les autorités leur ont interdit de faire des vidéos et des photos du dernier adieu à Navid.
Les agents du régime avaient creusé et préparé la tombe pour empêcher les parents et amis de Navid d’assister aux funérailles. Cependant, ses amis ont ouvertement annoncé qu’ils ne pardonneraient pas au régime ce crime atroce. Ils ont également déclaré qu’ils ne resteraient pas silencieux face aux mesures d’oppression du régime. En outre, ils ont ajouté qu’ils porteraient dans leur cœur la mémoire et le sang du champion national.
Des condamnations internationales de la pendaison du jeune lutteur
A la suite de cette exécution criminelle, de nombreuses organisations et militants des droits humains, des fédérations sportives, des athlètes iraniens et internationaux et des hommes politiques ont condamné l’action lâche des mollahs.
Mme Maryam Radjavi, présidente élue du Conseil national de la Résistance iranienne (CNRI), a dans les premières sévèrement condamné ce crime. Elle a exigé que la communauté internationale prenne des mesures pratiques et efficaces contre le régime.
L’exécution de Navid Afkari ne fera qu’alimenter la fureur du peuple iranien. Elle enverra le régime des mollahs à la poubelle de l’histoire. Le Conseil de sécurité des Nations unies, ses Etats membres, le Haut-Commissariat aux droits de l’homme, l’UE et toutes les autorités internationales des droits de l’homme doivent prendre des mesures pratiques et efficaces contre le régime en Iran pour condamner l’exécution de Navid Afkari et des 120 000 prisonniers politiques », a tweeté Mme Radjavi.
Mme Radjavi a souligné que « le silence et l’inaction » seraient interprétés par le régime comme un encouragement. Cela équivaut à une « complicité de meurtre. » Elle a également tiré la sonnette d’alarme sur les conditions de détention des autres frères Afkari et des autres manifestants. Elle a appelé la communauté internationale à prendre des mesures urgentes pour les libérer tous.
Amnesty International a annoncé que ce simulacre de justice mérite « une action internationale immédiate par le biais d’interventions publiques et privées. »
Une communauté internationale stupéfaite et en colère
Le secrétaire d’Etat américain Mike Pompeo a exprimé sa fureur face à cet « acte vicieux et cruel » du régime iranien. Il a utilisé un hashtag en persan : « Ils ont tué notre Navid-نویدمان_را_کشتند#. » Il a également exprimé sa sympathie à la famille de Navid et à tous les Iraniens. Il a souligné que « sa vie et sa mort ne seront pas oubliées. »
« Nous condamnons le mépris continu et audacieux du régime iranien pour la vie humaine », a tweeté la représentante américaine aux Nations Unies, Kelly Craft. Elle a également utilisé نویدمان_را_کشتند# en solidarité avec la famille de Navid et le peuple iranien.
Le ministre danois des affaires étrangères, Jeppe Kofod, a déclaré que son gouvernement condamnait le recours à l’exécution et à la torture. « Je suis consterné par l’exécution de Navid Afkari. Le Danemark reste catégoriquement opposé au recours à la peine capitale », a-t-il tweeté.
La ministre suédoise des affaires étrangères, Ann Linde, a déclaré que son pays et le reste de l’UE ont toujours été opposés à l’application de la peine capitale.
Un simulacre de justice pour Amnesty International
Qui plus est, dans une interview avec la chaîne de télévision de langue persane Iran International, Raha Bahreini, chercheuse sur l’Iran et avocate des droits humains d’Amnesty International, a condamné cette exécution douloureuse. « Avec la pendaison secrète et non annoncée de Navid Afkari, les autorités de la République islamique ont une fois de plus montré la cruauté et l’impitoyabilité du système judiciaire iranien sur le plan international », a déclaré Mme Bahreini.
« Le système judiciaire qui rejette les plaintes des accusés concernant les tortures psychologiques et physiques. Les tribunaux sont présidés par des juges qui ne respectent pas les principes de base d’un procès équitable. Dans de telles circonstances, le pouvoir judiciaire a prononcé une peine cruelle et inhumaine contre Navid Afkari », a-t-elle ajouté.
« La peine de mort est un châtiment impitoyable et inhumain dans toutes les conditions. Cependant, elle est considérée comme un meurtre ou une exécution extrajudiciaire. C’est un crime international. On en trouve la trace dans la littérature internationale. Et elle a été prononcée et exécutée sans les principes de base d’un procès équitable », a souligné M. Bahreini.
« Ce sont non seulement les tribunaux, les juges, les avocats et le chef du pouvoir judiciaire, mais aussi les membres du Majlis (Parlement) qui sont responsables de cet acte impitoyable. Ils ont nié avoir réformé des lois défectueuses de procédure de procès. En conséquence, les tribunaux utilisent comme preuve des aveux pris sans la présence d’un avocat », a conclu Bahreini.
Source : INU