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L’histoire de Delara, arrêtée à 17 ans, accusée d’un meurtre qu’elle n’a pas commis et exécutée à a sauvette au matin du 1er mai, est une illustration dramatique de la misogynie installée au pouvoir avec l’arrivée des mollahs.
Delara a été trahie par tous les hommes qu’elle a trouvés sur son chemin.
Accompagnant son petit ami chez une de ses parentes, elle le voit commettre un meurtre. Paniquée elle s’enfuit et oublie son sac. Elle demande à un ancien prétendant d’aller le reprendre dans la maison. Lui, y va, découvre le meurtre et avertit le père de Delara.
Paniquée, l’enfant qui n’a que 17 ans, se laisse convaincre par l’assassin, dont elle est amoureuse, de se dénoncer à sa place, « parce qu’on ne condamne pas à mort les mineurs ».
Mais c’est le père qui va conduire lui-même sa fille au commissariat et la livrer à ses bourreaux. Delara va dans un premier temps reconnaître le meurtre, puis condamnée à mort, elle va se rétracter. Un temps son exécution sera reportée. Malgré la campagne internationale lancée en faveur de sa grâce, le juge, sans avertir ni son avocat, ni ses parents, rongés par le remords, pend cette jeune femme de 23 ans à l’aube du 1er mai.
Personne dans cette affaire, ni la presse occidentale, ni les ONG qui ont pris courageusement sa défense, n’auront un seul mot pour les véritables criminels, car Delara aura été exécutée cinq fois.
D’abord par l’assassin, condamné seulement à une peine de prison, qui a jeté délibérément la jeune fille dans ce piège, pour sauver sa propre peau, et qui n’est jamais revenu sur ses déclarations.
Ensuite par le prétendant éconduit qui aurait pu taire le service demandé mais qui a choisi de la dénoncer, sachant parfaitement ce qu’il en coûte au pays des mollahs, où l’on pend comme on respire.
Puis, par le père pour qui sa fille n’avait aucune valeur, puisque fille et délinquante.
Ensuite par la presse internationale qui a d’abord tenu sous silence cette immense injustice et qui, après coup, a rapporté le crime et la peine de Delara, mais sans mettre en avant son innocence, enfonçant ainsi la victime dans le rôle de la criminelle, certes mineure, mais criminelle. Si Delara n’avait peint sa douleur en prison et exposé ses œuvres, les médias n’auraient affiché à son égard comme pour des centaines d’autres victimes, qu’un silence glacial.
Enfin par le juge, qui a estimé avoir toutes les raisons du monde de la pendre quand ça lui plairait car personne n’a mis le doigt sur son innocence. Et puis après tout ce n’était qu’une femme.
Au pays des mollahs, une femelle est toujours coupable, c’est bien connu. Et c’est cela le scandale, le crime suprême qui ne sera pas dénoncé, qui ne fera pas la une des journaux, que l’on évitera de prononcer, ou tout juste, du bout des lèvres. Au XXI e siècle un régime qui raye de la carte la moitié de sa population, les femmes, mais qui manie l’arme du pétrole et du terrorisme, fait face à un silence condescendant et complaisant de la communauté internationale, quand elle ne s’échine pas à lui trouver des excuses et ou même des élans de modération.