Swissinfo.ch – Le rapporteur spécial de l’ONU contre la torture Nils Melzer demande à Téhéran de mener des investigations sur le massacre de 1988 en Iran et estime que dans le cas contraire un dispositif international devra être lancé.
Le rapporteur spécial de l’ONU contre la torture, le Zurichois Nils Melzer, demande à l’Iran des comptes sur le massacre de 1988. Si Téhéran n’oeuvre pas, une investigation internationale doit être lancée. Il veut aussi la libération de l’activiste Nasrin Sotoudeh.
Dans une lettre aux autorités iraniennes qui remonte à début septembre mais dévoilée dans la nuit de mardi à mercredi, M. Melzer et une dizaine de ses collègues experts indépendants de l’ONU mentionnent de « possibles crimes contre l’humanité » en 1988. Quelque 30 000 détenus auraient été tués dans ces violences.
Parmi les victimes figuraient de nombreux soutiens des opposants en exil de l’Organisation des Moudjahidine du peuple iranien (OMPI). Des personnalités internationales se sont activées depuis plusieurs années pour demander à la communauté internationale un mécanisme.
Dans un enregistrement révélé il y a quatre ans seulement, un héritier du guide suprême de la révolution dénonce le « plus grand crime » en Iran perpétré par les membres de la Commission d’amnistie. Huit fosses communes ont aussi été retrouvées. En 2017, une rapporteuse spéciale de l’ONU sur l’Iran avait demandé pour la première fois des investigations indépendantes à Téhéran.