CSDHI – Un an s’est écoulé depuis que le régime des mollahs iraniens a exécuté le manifestant et lutteur Navid Afkari après l’avoir privé d’une procédure régulière, torturé pour faire de faux aveux et soumis à un procès manifestement injuste. Iran Human Rights a considéré que son exécution était illégale et criminelle. Il a appelé la communauté internationale à agir au-delà des simples condamnations.
Les auteurs doivent être traduits en justice
Un an plus tard, Iran Human Rights réitère son appel à la communauté internationale pour que les auteurs du meurtre d’État de Navid Afkari soient tenus pour responsables. Parmi ces auteurs figurent Ali Khamenei, Guide suprême de la République islamique d’Iran, Ebrahim Raïssi, alors chef du pouvoir judiciaire et actuel président, les juges chargés de son affaire, ainsi que les personnes qui l’ont interrogé et torturé et les responsables de la prison.
Le directeur d’IHR, Mahmood Amiry-Moghaddam, a déclaré : « Ils ont exécuté Navid pour semer la terreur dans la société et empêcher de nouvelles manifestations, sans se rendre compte qu’il deviendrait le champion du peuple et que sa voix serait entendue dans tout l’Iran et dans le monde entier ; que les actions courageuses de la famille Afkari feraient de son exécution l’une des plus coûteuses de l’histoire de la République islamique. Un an plus tard, le nom de Navid est synonyme de bravoure et de recherche de la liberté. Il a inspiré une nouvelle génération de jeunes Iraniens en quête de liberté et de justice. »
Iran Human Rights condamne le harcèlement continu de la famille Afkari qui s’est intensifié à l’approche de son anniversaire afin d’empêcher tout rassemblement, ainsi que l’arrestation de Saeed Afkari, violemment arrêté le 12 septembre et relâché quelques heures plus tard.
IHR considère également que la détention à l’isolement de Vahid et Habib Afkari pendant un an s’apparente à de la torture. Tout comme leur menace d’exécution, la prise d’otages dans le but d’empêcher la révélation de la vérité. IHR demande leur libération immédiate.
Navid était un lutteur médaillé de 27 ans
Navid Afkari exerçait le métier de plâtrier. Il était aussi un lutteur de 27 ans qui avait remporté des médailles dans des compétitions nationales. Les agents du régime l’ont arrêté avec ses deux frères, Vahid et Habib, un mois et demi après avoir participé aux manifestations d’août 2018 à Chiraz. Ils l’ont inculpé pour le meurtre d’un agent de sécurité d’un bâtiment gouvernemental qui, selon les documents de l’affaire, était chargé d’identifier les manifestants. La branche 1 du tribunal révolutionnaire l’a condamné à mort dans la même affaire pour moharebeh. La branche 1 du tribunal pénal de la province de Fars l’a condamné à une qisas (la loi du Talion), entre autres charges. IHR a publié les documents judiciaires et les violations commises contre Navid et ses frères à chaque étape de leur détention et de la procédure judiciaire. L’avocat qu’ils avaient choisi a démissionné après que les autorités judiciaires l’aient menacé. Elles l’ont remplacé par des avocats désignés.
Les forces iraniennes ont torturé les trois frères
Dans les enregistrements de son procès publiés par IHR, on peut entendre Navid se défendre et demander à voir les images de vidéosurveillance utilisées comme preuves contre lui. Les frères ont déclaré qu’on les avait torturés et contraints par des menaces à l’encontre de leur famille pour les forcer à avouer ce qu’ils appellent des mensonges. IHR a réfuté les affirmations de la justice après que les documents judiciaires et les preuves ont été rendus publics le 1er septembre. Les agents iraniens ont transféré Navid dans le quartier d’isolement punitif le 3 septembre et ses frères le 5 septembre, et ses proches ont déclaré à IHR que Navid avait été battu pendant son transfert. Pendant ce temps, une campagne internationale de grande envergure a été lancée, à laquelle se sont joints des fédérations sportives, des personnalités, des hommes politiques et des célébrités pour tenter de lui sauver la vie. Les autorités carcérales ont exécuté Navid Afkari à la prison centrale de Chiraz le 12 septembre 2020.
À l’occasion de l’anniversaire du meurtre d’État de Navid, sa voix et ses protestations trouvent un écho dans tout l’Iran. Iran Human Rights appelle la communauté internationale à écouter cette voix et à soutenir la société civile iranienne dans ses efforts.
Source : IHR