CSDHI – Les autorités du régime clérical ont pendu Arman Abdolali ce matin, le 24 novembre 2021. L’exécution a eu lieu dans la prison de Rajaï Chahr (Gohardasht) à Karaj, à l’ouest de Téhéran. La famille d’Arman n’a pas eu la chance de lui rendre visite une dernière fois.
Placé en isolement le 21 novembre
Les autorités pénitentiaires ont transféré Arman Abdolali en isolement le dimanche 21 novembre 2021. Il s’agissait de préparer son exécution après huit longues années passées en prison.
Au cours des derniers mois, les autorités ont emmené Arman en isolement à sept reprises en prétendant vouloir l’exécuter, une pratique qui vise à torturer le prisonnier.
Les autorités iraniennes ont mise en œuvre la condamnation à mort. Pourtant, il existait de nombreuses ambiguïtés dans son affaire et les protestations internationales et nationales œuvraient à y mettre fin.
Amnesty International a demandé l’arrêt de cette condamnation à mort.
Mise en garde d’Amnesty International début octobre
Amnesty International avait auparavant, le 11 octobre 2021, mis en garde contre l’exécution imminente d’Arman Abdolali. L’organisation avait appelé le régime iranien à suspendre cette sentence. Diana Eltahawy, directrice adjointe d’Amnesty pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, a demandé aux autorités de « mettre immédiatement un terme à tous les projets » d’exécution d’Arman Abdolali, affirmant que l’application de la peine de mort à des personnes âgées de moins de 18 ans au moment où le crime a été commis est interdite par le droit international et constitue une « atteinte odieuse aux droits de l’enfant. »
La cour suprême a confirmé la sentence en juillet 2016. Les verdicts de première instance et d’appel ont tous deux noté les allégations d’Arman Abdolali. Selon celles-ci, les autorités l’ont maintenu en isolement prolongé pendant 76 jours et battu à plusieurs reprises pour qu’il « avoue ». Mais les autorités iraniennes n’ont ordonné aucune enquête. Le tribunal a décrit les « aveux » comme étant « sans équivoque », a déclaré le groupe de défense des droits.
Condamné à mort une première fois en 2015
Arman Abdolali a été condamné à mort pour la première fois lors d’un procès manifestement inéquitable en décembre 2015 après avoir été reconnu coupable du meurtre de sa petite amie, Ghazaleh Shakour. Le tribunal s’est appuyé sur des « aveux » entachés de torture, en lien avec la disparition de sa petite amie en 2014, selon Amnesty International.
Né le 9 mars 1996, Arman Abdolali avait moins de 18 ans au moment du crime présumé.
« J’étais un enfant à l’époque. J’ai fait de nombreuses erreurs, mais je n’ai commis aucun meurtre », a déclaré le prisonnier, qui a passé huit ans en prison dans le couloir de la mort.
L’Iran bafoue les conventions internationales
Selon la Convention relative aux droits de l’enfant, on ne peut pas imposer la peine de mort aux personnes âgées de moins de 18 ans. Or le régime est signataire de la Convention. Cependant, le régime iranien procède au plus grand nombre d’exécutions de délinquants mineurs.
Tout en condamnant l’exécution d’Arman Abdolali, Iran Human Rights Monitor appelle le Secrétaire Général des Nations Unies, le Haut-Commissaire aux droits de l’homme, le Conseil des droits de l’homme des Nations Unies, le Rapporteur spécial des Nations Unies sur la situation des droits de l’homme en Iran, et tous les défenseurs des droits de l’homme, à prendre des mesures efficaces pour sauver la vie des condamnés à mort en Iran.
Le Conseil de sécurité des Nations unies doit être saisi du dossier des violations des droits de l’homme en Iran afin de demander des comptes aux responsables du régime clérical.
Source : Iran HRM