www.unmultimedia.org, 23 janvier – Navi Pillay, la Haut Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, s’est déclarée « profondément choquée » par l’exécution le 17 janvier d’un jeune iranien, mineur au moment des faits pour lesquels il a été condamné. Ali Naderi, âgé de 21 ans, accusé du meurtre d’une femme, a été exécuté jeudi dernier. Il avait 17 ans au moment des faits.
Il s’agit de la première exécution d’un mineur depuis septembre 2011 et « les autorités semblent avoir fait des efforts pour éviter de tels cas », a déclaré Cécile Pouilly, lors d’un point de presse, mardi, à Genève. La porte-parole de Navi Pillay a indiqué que cette dernière appelle avec insistance le gouvernement iranien à mettre définitivement fin à l’exécution de mineurs au moment des faits.
Au cours du point de presse, Cécile Pouilly a rappelé que la peine de mort ne peut pas être appliquée pour des crimes commis par les personnes de moins de 18 ans. « La Convention sur les droits de l’enfant et la Convention internationale sur les droits civils et politiques, pour lesquelles la République islamique d’Iran est partie, imposent une interdiction absolue de la peine de mort pour des mineurs au moment des faits », a déclaré Cécile Pouilly.
La Haut Commissaire s’est également déclarée préoccupée par le sort de cinq Iraniens dont la Cour suprême vient de confirmer la condamnation à mort et qui risquent une exécution rapide. « Il y a de sérieuses questions sur l’impartialité de leur procès suite à des accusations de tortures », a souligné Cécile Pouilly. Il s’agit de Mohammad Ali Amouri, Sayed Jaber Alboshoka, Sayed Mokhtar Aboshoka, Hashem Shabain Amouri and Had Rashidi.
Plus de 400 personnes ont été exécutées en Iran en 2012 et la Haut Commissaire a appelé le gouvernement à limiter le recours à la peine de mort et à respecter les standards internationaux quant aux droits des accusés.
Le Haut Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme condamne également la multiplication des exécutions publiques (55 en 2012), dont deux ont eu lieu dimanche dans un parc à Téhéran.
(Interview : Cécile Pouilly, porte-parole du Haut Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme ; propos recueillis par Alpha Diallo)