AFP, 19 avril – La Haut-commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Navi Pillay, a condamné vendredi l’exécution de 21 personnes en Irak cette semaine, ce qui porte à 33 le nombre de personnes exécutées cette année.
Dans un communiqué, elle a également déclaré être « consternée » par les informations selon lesquelles le ministère de la Justice aurait annoncé que 150 nouvelles personnes pourraient être mises à mort dans les jours prochains.
Elle a insisté sur le fait que le système judiciaire d’Irak comportait « de trop graves lacunes pour permettre une application même limitée de la peine de mort, a fortiori pour des dizaines d’exécutions à la fois ».
« Exécuter ainsi des gens par lots entiers est indécent », a déclaré Navi Pillay. « Cela s’apparente à de l’abattage de bétail. Le système de justice pénale irakien ne fonctionne toujours pas correctement, avec de nombreuses condamnations fondées sur des aveux obtenus par la torture et les mauvais traitements, un système judiciaire faible et des procès qui sont loin de respecter les normes internationales », souligne la Haut-commissaire.
« L’application de la peine de mort dans ces circonstances est inadmissible », ajoute-t-elle.
1.400 personnes seraient condamnées à mort en Irak et 129 auraient étaient exécutées en 2012.
La Haut-commissaire a appelé le gouvernement irakien à « cesser les exécutions, à procéder à un examen fiable et indépendant de tous les cas de condamnations à mort et à divulguer des informations sur le nombre et l’identité des condamnés à mort, les chefs d’accusation retenus contre eux, les procédures judiciaires engagées à leur encontre et le résultat de l’examen de révision de leurs cas ».
Navi Pillay a déclaré être heureuse de constater qu’une région de l’Irak, le Kurdistan, respecte un moratoire sur la peine de mort. Elle a exhorté le gouvernement à suivre cet exemple.