The Washington Times, 19 mars – Editorial – Les bourreaux sont au chômage dans la majorité des pays occidentaux. Même aux États-Unis, où plusieurs états sont à la recherche de manières de tuer plus « compatissantes », la peine capitale n’est plus aussi populaire qu’auparavant.
Les mollahs en Iran se montrent plus enthousiastes que jamais pour « faire justice » au bout d’une corde. Les groupes internationaux des droits de l’homme élèvent des protestations, mais les mollahs ne font vœu d’aucune pitié, continuant à réprimer, même de manière plus dure.
L’état iranien a exécuté 176 hommes et femmes jusqu’à présent cette année, certains d’entre eux pendus au bout d’une grue de construction. Prendre la peine de construire une potence serait trop demander.
Le taux de pendaisons a vivement augmenté depuis l’année dernière, où les mollahs avaient prescrit la corde pour 500 à 625 condamnés. Personne en dehors ne connaît le chiffre exact, et cette atroce estimation apparait dans un rapport ce mois-ci du conseil des droits humains de l’ONU.
Voilà ce qui en est de l’espoir d’un Iran plus bienveillant et tendre de Hassan Rohani, qui a été élu président en juin dernier.
La mort est exigée pour des infractions considérées comme ne méritant pas la peine capitale ailleurs. Les trafiquants de drogue peuvent se trouver rapidement la corde au cou, à l’instar du sort d’Afchine Darvazi en décembre dernier. Hadi Rachedi et Hachem Chabani Amouri de la région des montagnes Zagros d’Iran ont été pendus pour un crime appelé « guerre contre Dieu », un euphémisme pour désigner les actes contre le régime.
Farzaneh Moradi, mariée alors qu’elle était enfant, a confessé sous la contrainte avoir tué son époux. Elle a tenté de revenir sur sa confession, d’après le conseil des droits humains de l’ONU, mais la cour ne l’a pas autorisé. Affaire classée. Elle a été pendue à la prison d’Ispahan le 4 mars.
Même la Corée du Nord, où la brutalité est un sport national, accorde parfois une mort rapide, avec une balle dans la tête plutôt qu’une fin en agonie, à se débattre comme un poisson au bout du hameçon.
Le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon a adressé une critique à ce gouvernement en termes prudemment choisis à propos de l’augmentation des victimes.
« La nouvelle administration n’a pas procédé à une amélioration significative dans la promotion et la protection de la liberté d’expression et d’opinion », a-t-il déclaré, « malgré les promesses faites par le président lors de sa campagne et après avoir prêté serment ».
Les mollahs soutiennent que l’application généreuse du nœud coulant rend service au monde. Le taux d’exécutions en hausse est « un indicateur positif de la réussite iranienne » et « un grand service à l’humanité », affirme Mohammad Javad Larijani, chef du Conseil des Droits Humains du système judiciaire en Iran.
Les observateurs des droits humains, choqués par les déclarations comme quoi tuer des citoyens par une exécution semblable à de la torture est une « réussite », exhortent Téhéran à décréter un moratoire.
L’Iran s’accroche à ce châtiment cruel du passé que tant d’autres nations ont désavoué comme un affront à la civilisation. Les dirigeants de l’Iran brandissent les poings contre les ennemis étrangers, réels et imaginaires, mais gardent leurs pires barbaries pour leur propre peuple.