CSDHI – le quotidien officiel Asr-e-Iran en Iran a publié le 2 mai une interview de la mère de Reyhaneh Jabbari, cette jeune femme condamnée à mort pour avoir tué son violeur en état de légitime défense.
Q: Est-ce que vos autres enfants sont plus vieux ou plus jeunes que Reyhaneh ?
R: Reyhaneh est mon ainée. J’ai trois filles. La plus jeune fait des études de comptabilité. Ma seconde fait des études en maitrise et Reyhaneh était en seconde année d’informatique.
Q: Comment votre fille a-t-elle été arrêtée ?
R: Reyhaneh est rentrée à la maison à 20h. Elle était lugubre. Je n’avais jamais vu ma fille dans cet état, de toute ma vie. Elle était allée travailler dans la matinée et m’avait téléphoné vers midi pour me dire que le Dr. Sarbandi l’avait appelée pour lui fixer un rendez-vous à son bureau. Je lui ai dit d’annuler tout de suite ce rendez-vous et de rentrer à la maison parce que ce n’est pas bon qu’elle rencontre un étranger.
Q: Des campagnes se sont montées sur les réseaux sociaux en soutien à votre fille et c’est même passé sur des chaines satellites. Est-ce que vous avez demandé de l’aide ?
R: Un jour j’ai entendu une radio étrangère parler de Reyhaneh. J’ai essayé de trouver notre avocat M. Mostafa’i, sans succès. Je n’ai plus du tout accès à notre avocat. Durant cette période beaucoup de médias d’Espagne, des USA, du Canada et d’ailleurs m’ont laissé des messages me demandant une interview, mais j’ai refusé.
Q: Est-ce que le bureau de l’application des peines a donné une date pour cette sentence?
R: Non, ils ne nous ont rien dit. Ils n’ont rien dit sur la suspension du verdict non plus.
Q: Que disent vos sentiments de mère sur le sort de votre fille ?
R: je ne me sens pas pessimiste. Au fond de mon cœur, je sens que ma fille va revenir. Je prie pour cela de tout mon cœur. Ma seule requête à Dieu c’est qu’Il me rende mon enfant. Si elle me revient, je Lui dédierai tout ce qui m’est possible jusqu’à la fin de ma vie. Si elle ne revient pas, je prouverai à tous que son exécution était une erreur.