Dans une nouvelle vague d’exécutions, le régime iranien a pendu une trentaine de prisonniers dans différentes villes du 11 au 17 juillet. Exécutions collectives et pendaisons publiques… Une fois de plus, la dictature en Iran a appliqué la peine de mort malgré des doutes sérieux sur l’impartialité des procès.
CSDHI- Le 17 juillet, deux hommes ont été pendus en public dans la ville pénitentiaire de Karadj, dix hommes et une femme, la 70e sous Rohani, ont été exécutés ensemble à la prison de Ghezel-Hessar de cette ville et trois hommes ont été pendus à Birjand. Le 16 juillet deux prisonniers ont été exécutés à la prison centrale de Lakan, à Racht au nord de l’Iran. Neuf prisonniers ont été pendus le 13 juillet à la prison de Gohardacht à Karadj. Cinq autres prisonniers ont été pendus le 11 juillet à la prison centrale d’Arak au centre de l’Iran, et un autre prisonnier a également été exécuté le même jour, dans la prison de Maragheh, une province du nord-ouest d’Iran.
Encore une fois, de nombreuses condamnations à mort ont été prononcées à l’issue de procès qui ne respectaient pas les normes internationales d’équité. Le plus souvent les accusés n’ont pas été autorisés à consulter un avocat durant l’enquête précédant le procès et les tribunaux ont rejeté généralement les allégations de torture et retenu à titre de preuve les « aveux » soutirés sous la torture.
Comme les années précédentes, les tribunaux ont continué à prononcer des condamnations à mort pour des délits définis de manière vague et excessivement large et qui ne correspondent pas aux critères des « crimes les plus graves », voire qui n’étaient pas considérés comme des infractions pénales par le droit international relatif aux droits humains.
Selon le droit international, seuls les crimes classés comme « les plus graves » peuvent conduire à la peine de mort. À l’heure actuelle, cela se limite aux homicides volontaires. Parmi les accusations portées contre les personnes condamnées à mort en Iran, figuraient la « la corruption sur la terre », la « collaboration effective avec le Parti pour une vie libre au Kurdistan » et l’ « hostilité à Dieu ».
Selon le Centre de documentation pour les droits de l’homme en Iran basé aux Etats-Unis, le nombre total d’exécutions s’élève à plus de 2300, depuis l’élection d’Hassan Rohani à la présidence. Des sources en Iran portent ce chiffre à 2500.
Le Rapporteur spécial des Nations Unies sur la situation des droits de l’homme en Iran avait déjà annoncé en mars 2016 que le nombre d’exécutions en 2015 était supérieur à n’importe quelle année de ces 25 dernières années.
Enfin pour Amnesty International, l’Iran est le deuxième pays qui exécute le plus au monde derrière la Chine. Dans son rapport annuel sur la peine de mort en 2015, l’organisation déplore que « l’Iran représente à lui seul 82 % de toutes les exécutions enregistrées au Moyen-Orient et en Afrique du Nord ».
Il y a trois ans, lorsque Rohani est devenu président de la théocratie iranienne, il a prétendu être un modéré. Les statistiques trahissent la véritable nature du régime dans sa totalité, y compris Rohani. Président qui, rappelons-le, n’avait pas hésité à déclarer à l’Agence de presse officielle Tasnime : « Lorsque quelqu’un est condamné à mort, c’est la loi qui l’a condamné et il sera puni, et cela nous regarde pas. Il s’agit soit de la loi divine, soit d’une loi ratifiée par le parlement, qui appartient au peuple. Nous ne sommes que des exécutants. »
Un an après l’accord sur le nucléaire, ces crimes mettent donc à nu les prétentions de modération des mollahs et dévoilent les fausses promesses d’amélioration. Ils confirment aussi que la politique de complaisance face à ce régime intégriste n’entraine pas de changement.
Il est temps pour les pays occidentaux d’utiliser leurs relations avec l’Iran pour exiger la fin des exécutions. Il est temps de montrer que l’amélioration des relations avec l’Iran doit passer par celle des droits humains.