Reuters – La pendaison de 20 personnes en Iran cette semaine suivie de sérieux doutes quant à l’équité de leurs procès et du respect de la procédure régulière, a conduit à commettre une « grave injustice », a déclaré, hier, vendredi, le haut responsable des droits de l’homme aux Nations Unies, Zeid Ra’ad Al Hussein.
L’Iran a exécuté jusqu’à 20 islamistes kurdes mardi qui étaient soupçonnés d’attaques contre les forces de sécurité, attirant ainsi la condamnation des groupes de défense des droits de l’homme qui ont dit que les condamnations peuvent avoir été fondées sur des aveux forcés.
Ils ont été reconnus coupables d’avoir tué deux religieux musulmans sunnites, plusieurs policiers et des gardiens de la faune, d’avoir enlevé un certain nombre de personnes et d’avoir réalisé des vols à main armée et effectué des bombardements dans l’ouest de l’Iran, a déclaré IRNA, l’agence de presse officielle.
Le Haut-Commissaire aux droits de l’homme de l’ONU, Zeid Ra’ad Al Hussein, a déclaré que les hommes avaient été exécutés pour des « infractions liées à un prétendu terrorisme » et que les rapports ont suggéré que la plupart, même si pas tous, étaient originaires d’un groupe minoritaire – des sunnites de la communauté kurde.
« L’application des accusations criminelles trop larges et vagues, couplées avec un mépris pour les droits de l’accusé à bénéficier d’une procédure régulière et d’un procès équitable, a, dans ces cas, conduit à une grave injustice », a déclaré Zeid dans un communiqué.
On soupçonne que Shahram Ahmadi, l’un de ceux qui ont été pendus, a été battu et contraint de signer une feuille de papier blanc sur laquelle ses faux aveux ont été enregistrés, a dit Zeid.
L’Iran est l’un des plus grands bourreaux du monde, disent les groupes internationaux de défense des droits de l’homme. L’observatoire des droits humains (Human Rights Watch) a déclaré cette semaine que l’Iran avait exécuté au moins 230 personnes cette année.
Hassan Afshar, un jeune homme de 19 ans qui avait 17 ans quand il a été arrêté et reconnu coupable de viol, a été exécuté le mois dernier, a déclaré Zeid.
« L’exécution de mineurs délinquants est particulièrement odieuse et j’exhorte l’Iran à respecter la stricte interdiction de cette partique en vertu du droit international des droits humains », a-t-il dit.
Source : Reportage de Stephanie Nebehay, édité par Richard Balmforth – Reuters