CSDHI – Le ministre iranien de la Justice, Pour-Mohammadi, a souligné que la peine de mort ne doit pas être ignorée de l’ordre du jour politique en Iran.
Le Secrétariat du Conseil national de la Résistance iranienne (CNRI) a averti qu’il ne s’agit là que d’une manœuvre politique pour aveugler l’Assemblée Générale des Nations Unies et la communauté internationale qui exercent de plus en plus de pression sur l’état des droits de l’homme en Iran.
En septembre, 77 personnes ont été exécutées en Iran. Comme l’a signalé l’ILNA, une agence de presse officielle, le 29 octobre, le ministre a déclaré que «le nombre de peines de mort et son application devraient être révisés». Cela aurait été un commentaire bienvenu, vu l’état épouvantable des droits humains en Iran, si seulement la déclaration n’était pas une tromperie politique pour détourner l’attention de la communauté internationale des violations des droits humains en Iran. On y sent la crainte palpable d’une opposition aux exécutions publiques en Iran.
Les cas sont nombreux, et le plus souvent commis pour des motifs religieux ou à cause de l’opposition de la victime au régime des mollahs. Souvent, les affaires font écho au massacre de 1988 en Iran, où 30 000 victimes, femmes et enfants ont été exécutés parce qu’ils soutenaient l’organisation des Moudjahidine du peuple d’Iran (OMPI), le principal groupe d’opposition démocratique ou étaient les membres de la famille de ses partisans. Ce qui est le plus préoccupant à propos de ces récents commentaires du ministre iranien de la Justice, c’est qu’il faisait lui-même partie de la Commission de la mort responsable du massacre de milliers de victimes en été 1988.
Il y a seulement deux mois, il a déclaré ce qui suit en défense de cette abominable tragédie humaine : « Nous sommes fiers d’avoir appliqué la loi de Dieu contre l’OMPI et nous sommes restés fermes face aux ennemis de Dieu et de la nation …» Se référant à l’OMPI par le nom que le régime iranien utilise pour qualifier ce groupe politique, il a déclaré : « Il ne devrait y avoir aucune pitié pour les Monafeqin ».
Depuis deux ans, les dirigeants politiques de l’Iran ont promis que les exécutions allaient cesser ou réduire en apportant des modifications à la loi . De telles annonces surviennent normalement lors de l’Assemblée générale des Nations unies ou des élections du régime, ce qui est une preuve suffisante pour dire qu’elles ne sont rien de plus que des supercheries. Ban Ki-moon, le Secrétaire général de l’ONU a exprimé des préoccupations similaires dans un récent rapport à l’Assemblée générale des Nations Unies. « Depuis 2009, a-t-il déclaré, il y a eu un modèle d’exécutions qui a fait tomber significativement le nombre d’exécutions, c’était le jour avant les élections, puis cela a augmenté de façon spectaculaire par la suite ».
Pour-Mohammadi aurait dit à l’agence de presse que « la peine de mort continue d’être à l’ordre du jour, mais pas autant, de nos jours ». Cependant, cela est probablement dû à la nécessité de justifier les accords commerciaux avec les mollahs, d’autant plus que le massacre de 1988 attire de plus en plus l’attention des médias et de la communauté internationale.
Mohammad-Javad Larijani, le chef du Conseil des « droits de l’homme » du pouvoir judiciaire en Iran, a également exprimé des opinions divergentes sur la peine de mort, faisant craindre que ses déclarations ne soient que des mensonges. Il y a deux ans, en décembre, il a déclaré à France 24: « Nous bataillons pour changer cette loi et si nous réussissons à la faire adopter, près de 80% des exécutions disparaîtraient. C’est une grande nouvelle pour nous. »
Cependant, il a présenté un avis différent sur le sujet aux médias officiels iraniens il y a juste soixante-dix jours. « Nous sommes contre la suppression totale de la peine de mort parce que la peine de mort doit être appliquée pour quelques crimes très dangereux. » La nature de cette déclaration est en conflit avec sa fonction de responsable des droits humains.
« En outre, il y a des cas de châtiment liés à la loi divine », a poursuivi Larijani. « Même en ce qui concerne les crimes liés à la drogue, nous ne préconisons pas la suppression totale de la peine de mort, nous sommes plutôt enclins à réviser la loi (…) L’examen de la loi sur la drogue ne signifie pas l’abolition de la peine de mort. »
Le CNRI appelle la communauté internationale et l’ONU à la vigilance et à ne pas faire confiance aux déclarations relatives à l’abolition de la peine capitale en Iran. Ces déclarations révèlent des fractures et des faiblesses au sein du régime iranien, comme la preuve de leur incapacité à résoudre la crise dans leur pays et à l’étranger. Le CNRI appelle la communauté internationale à prendre position et à déclarer le régime responsable de ses violations des droits humains, en 1988 comme aujourd’hui.
Source : Stop au fondamentalisme