CSDHI – Le prisonnier Alireza Golipour, qui souffre d’épilepsie, a menacé de recommencer une grève de la faim si les autorités judiciaires ne tiennent pas leur promesse concernant le réexamen de son affaire et sa libération pour raisons médicales, a appris le Centre pour les Droits de l’Homme en Iran.
Son avocate, Azita Gharehbeyglou, a déclaré au CDHI, le 21 décembre 2017, que son client avait mis fin à sa précédente grève de la faim qui a duré deux mois après avoir été transféré de la prison d’Evine à l’hôpital, le 10 décembre.
« Son corps ne supportait aucun médicament et les médecins lui ont dit que s’il ne cessait pas sa grève de la faim, il mourrait », a déclaré Gharehbeyglou. « Puis un responsable du bureau du procureur est venu à l’hôpital et lui a parlé et il a promis que ses demandes seraient examinées. Quand mon client a entendu cela, il a mis fin à sa grève de la faim mais il a dit qu’il recommencerait si rien n’était fait ».
Golipour, âgé de 30 ans, était un employé du Ministère des Communications et des Technologies de l’information à Téhéran lorsque des agents du ministère du renseignement l’ont arrêté en septembre 2012.
Il purge une peine de prison de 12 ans pour « espionnage pour le compte d’étrangers », « sympathie » avec l’organisation interdite, les Moudjahidine du peuple (MEK), « outrage envers le Guide suprême », « trouble à l’ordre public » et « comportement nuisant à la sécurité nationale ».
Il a admis avoir transmis des informations aux autorités américaines concernant le site nucléaire iranien de Natanz, a déclaré Gharehbeyglou, dans une interview accordée au CDHI, en mai 2016. Cependant, Gharehbeyglou a noté que la condition médicale spéciale de Golipour lui donne droit à une révision de son affaire.
« Nous voulons une décision selon laquelle mon client n’est pas apte à être incarcéré mais le juge Abolqasem Salavati ne statue pas sur cette affaire », a-t-elle dit. « Chaque fois que je me rends au palais de justice, on me dit qu’il est très occupé et qu’aucune décision n’a été prise pour ou contre notre demande ».
Gharehbeyglou a poursuivi : « Pendant ce temps, à mesure que les jours passent, mon client est de plus malade. Il a souffert de nombreuses crises lors de son hospitalisation et il en a toujours, chaque jour, en prison. J’ai lu son rapport médical. Il y est écrit que sa pathologie ne peut être maîtrisée ».
« Mon client était à l’hôpital avec les poignets et les chevilles menottés pendant huit jours et entouré de cinq gardes », a-t-elle ajouté. « Il a fait de nombreuses crises épileptiques sévères, y compris une fois quand il était attaché à une machine d’échographie.
Elle a poursuivi : « Le huitième jour, mon client a eu une dispute avec un gardien au sujet des menottes et a dit qu’il ne resterait pas à l’hôpital si on ne les lui ôtait pas. Le gardien s’est jeté sur mon client et il a eu peur et il est tombé de cinq marches dans les escaliers. C’était une situation véritablement difficile mais ils ne voulaient pas enlever les menottes ».
« Malgré la recommandation du spécialiste hospitalier, le Dr. Borhani, mon client a été renvoyé en prison », a déclaré Gharehbeyglou au CDHI. « Même le médecin de la prison a déclaré qu’il devait soit rester à l’hôpital soit être libéré pour des raisons médicales. Il est dans une situation réellement critique. Il est à la clinique de la prison tous les jours avec une piqûre de sérum ».
Source : Le Centre pour les droits de l’homme en Iran, le 24 décembre 2017