CSDHI – Fatemeh Mohammadi, 19 ans, qui vient de vient de rentrer dans les ordres chrétiens, a été arrêtée en octobre 2017 et condamnée à 6 mois d’emprisonnement par la 26e chambre du tribunal révolutionnaire de Téhéran.
Elle vient d’être libérée de la section des femmes de la prison d’Evine et a écrit une lettre décrivant ce qui lui est arrivé pendant son incarcération. Voici sa lettre :
« Au cours de toutes les séances d’interrogatoire, les interrogateurs m’ont posé des questions sur les relations sexuelles.
Pendant la seconde séance d’interrogatoire, l’un des interrogateurs m’a dit qu’il avait demandé à Haj Agha de venir et me parler. Quand Haj Agha est arrivé, j’ai réalisé clairement d’après sa voix que c’était un ecclésiastique religieux et il m’a demandé si j’avais des relations sexuelles ou non. Cela m’a rendue vraiment nerveuse et en colère, et je lui ai répondu que non, je n’avais jamais eu aucune relation avec qui que ce soit. Mais il a continué et a affirmé : « Vous avez eu des relations et que nous avons les preuves. Il m’a fait pleurer et j’ai dit en pleurant : « Quand je dis que je n’ai jamais eu de relations sexuelles alors comment pouvez-vous supposer qu’il y a un document quelconque contre moi.
Lors des autres séances d’interrogatoire, ils m’ont dit d’expliquer ce que je faisais exactement dans la relation sexuelle et ce que l’on me faisait. Peu importe combien de fois je leur ai répété que je n’avais jamais eu de relations, ils ont continué et ont refusé de me croire. Comme ils me posaient ces questions, ils m’ont dit d’enlever mon bandeau et de m’asseoir à leur côté et de répondre à leurs questions en détails … Ils se sont même placés à côté de moi, criant et donnant des coups de pied sur ma chaise pour me faire peur et me pousser à céder, mais je ne l’ai pas fait.
Jusqu’au dernier moment de l’interrogatoire, ils ont essayé de me forcer à écrire ce qu’ils voulaient. Il faut dire que pendant tous les interrogatoires, un des interrogateurs était tout le temps assis sur une chaise à côté de moi, qui se rapprochait sans cesse. Lorsque j’étais dans la prison d’Evine, dans la section 209, la première nuit, au moment de mon arrivée, les gardiennes de prison m’ont forcé à ôter tous mes vêtements et elles m’ont fixé pour essayer de corrompre ma foi et briser ma force ».
Source : Herana – 24 juin 2018