CSDHI – Plus de 250 membres d’une minorité religieuse en Iran ont été condamnés à de lourdes peines pour leurs protestations contre la discrimination du régime à leur égard, selon l’agence de presse officielle IRNA.
Mardi 17 juillet, le procureur de Téhéran, Jafari Dolatabadi, a déclaré que des condamnations avaient été prononcées contre 258 derviches iraniens de l’ordre des Gonabadi pour leur rôle en tant qu’ « éléments de la crise de février dernier ».
Ce commentaire fait référence aux protestations des membres de la minorité musulmane soufie en février, qui ont manifesté pour que le régime libère d’autres membres de leur ordre religieux, emprisonnés à tort et pour qu’ils cessent de surveiller leur chef Nourali Tabandeh, âgé de 91 ans.
Les forces de sécurité répressives du régime sont intervenues pour faire cesser les manifestations en usant de violence qui a entraîné des centaines de blessés et la mort de cinq manifestants. Les derviches arrêtés ont tous été inculpés d’ « atteinte à la sécurité nationale, de trouble à la paix et à l’ordre public et d’avoir ignoré les ordres de la police », qui sont des accusations communes contre les prisonniers politiques en Iran.
La Fédération internationale des sociétés de défense des droits de l’homme a qualifié le procès de « parodie de justice » entourée de « dissimulations » et de « violation flagrante des principes et normes internationaux ».
Condamnations
Bien que le régime n’ait pas encore révélé les condamnations, Majzooban-i Noor (Enchanted by Light), un site affilié à l’ordre religieux des derviches, a révélé des informations sur la condamnation d’autres soufis ces dernières semaines. Selon eux, dix derviches ont été condamnés à « 69 ans de prison, 444 coups de fouet et quatorze ans d’exil », tandis que 46 autres derviches ont été condamnés à 171 années de prison.
Tandis que Fa’iza Abdipour, militante des droits des derviches, a tweeté : « 23 derviches ont été condamnés à l’exil, à la flagellation et à un total de 119 ans de prison ».
L’ancien avocat soufi Mostafa Daneshjoo a tweeté que quatre femmes derviches, le Dr. Nazila Nouri, Avisha Jalaleddin, Shima Entesari et Sima Entesari ont été reconnues coupables de « rassemblement et collusion contre la sécurité nationale ».
Alors que le derviche de 51 ans, Mohammad Reza Salas, a été pendu le 18 juin pour avoir tué trois policiers lors de la manifestation, malgré la preuve apportée qu’il était à l’arrêt au moment de l’accident.
Protestations
Les derviches emprisonnés protestent contre leur arrestation et le refus de béneficier d’une procédure régulière en faisant une grève de la faim, selon le Centre pour les droits de l’homme en Iran (CHRI). Ils ont été maintenus dans des conditions insupportables et placés en isolement en attendant leur procès et ils se sont ensuite vu refuser l’accès à des avocats.
Voici les noms de certains des grévistes de la faim : Mohsen Azizi, Zafarali Moghimi, Mohammad Bagher Moghimi, Ali Jamshidi, Hossein Rahimi, Mostafa Shirazian, Nematollah Riahi, Mohammad Ali Karami, Ahmad Barakouhi et Mehdi Mahdavifar.
Source : INU
