CSDHI – Le prisonnier politique Arzhang Davoudi, détenu dans la section de quarantaine de la prison de Zahedan, serait soumis à la torture, alors qu’il esten mauvaise santé. Il n’y a eu aucune nouvelle de Davoudi depuis le mois de mars.
Après des mois passés dans une cellule, Davoudi avait déclaré dans un message qu’il avait été transféré dans une petite unité d’isolement et privé de visites de sa famille, d’appels téléphoniques et de toute communication avec les autres prisonniers. Il a également été privé de sorties en plein air, de lecture, de télévision et d’accès aux médicaments et aux aliments adaptés à son état de santé.
L’ancien enseignant avait entamé une grève de la faim et refusé de prendre ses médicaments depuis le 3 mars 2017 pour protester contre les terribles conditions de détention.
Davoudi avait décrit la raison de sa grève de la faim, ainsi : « Je suis affamé parce que je suis privé d’air et de la lumière du soleil depuis le mois d’août ».
Dans son dernier message, Davoudi avait déclaré que sa vue commençait à baisser et qu’il était privé des droits les plus élémentaires. « Je suis détenu dans une petite cellule appelée « isolement cellulaire no. 2. Je suis privé de visites, d’appels téléphoniques, de communications avec les autres prisonniers, de prendre l’air, de promenades, de livres de lecture, de télévision, de médicaments, d’une nourriture appropriée…»
Le prisonnier âgé de 64 ans a été emmené dans la section de quarantaine de cet établissement le 6 janvier 2018, où des personnes inculpées de meurtre et de drogue sont enfermées. Au cours de cette période, Arzhang Davoudi s’était vu refuser des soins médicaux en dépit de son diabète, de son cholestérol et de sa maladie cardiaque.
Le prisonnier âgé de 64 ans a envoyé son dernier message il y a trois mois et il n’a eu aucune nouvelle de lui, depuis.
Les prisonniers politiques en Iran, y compris les détenus âgés qui ont contesté les autorités ou déposé des plaintes, font l’objet d’un traitement sévère.
Davoudi avait souligné dans un message envoyé depuis la prison de Zahedan en mars :
Grève de la faim pour un peu d’air et de soleil
34 jours se sont écoulés depuis le début de ma grève de la faim. Je veux simplement de l’air et du soleil, dont je suis inhumainement privé depuis le mois d’août. Cette suppression sans scrupule et prolongée de mes droits a aggravé mon problème cardiaque et mon diabète. Cela a affaibli ma vue. En février, lorsque j’ai été renvoyé à la prison de Zahedan, mon état physique s’est encore détérioré, car je suis détenu dans une très petite cellule, connue sous le nom de « isolement N°2 ».
Je suis privé de visites, d’appels téléphoniques, de communications avec les autres prisonniers, d’air, de promenades, de lecture de livres, de télévision, de médicaments, de nourriture appropriée…
Chers Compatriotes,
Certes, les pratiques perverses des autorités du régime vis-à-vis des prisonniers, notamment pour ceux qui sont exilés de leur ville d’origine, sont loin des coutumes du peuple courageux de la province du Sistan-Baloutchistan [dans le sud-est de l’Iran]… Le Guide suprême du régime iranien, Ali Khamenei… sait très bien que seuls les responsables de la théocratie religieuse à la tête de notre pays appliquent des pratiques aussi vicieuses. Par conséquent, les mesures très sévères observées dans les prisons de cette province ne sont pas uniquement imposées aux prisonniers politiques. Cette nature est littéralement constatée sous toutes ses formes par les autorités de ce régime qui ont toujours recours à la force.
« Par conséquent, je compte sur M. Zeid Ra’ad al-Hossein, haut-commissaire aux droits humains des Nations Unies, et sur d’autres organisations de défense des droits humains, y compris Amnesty International, pour envoyer des observateurs inspecter ces prisons datant de l’époque médiévale ».
Source : Les Droits de l’homme en Iran