CSDHI – Le prisonnier politique iranien, Saeed Shirzad, pourrait perdre un rein si les autorités iraniennes continuent de refuser de l’hospitaliser en dehors de la prison de Rajaï Chahr où il est détenu depuis trois ans, a informé le Centre pour les droits de l’homme en Iran (CDHI).
« Après des tests échographiques, les médecins ont déclaré qu’un de ses reins avait rétréci et que l’autre avait un kyste. Si cette tendance se maintenait, il pourrait en perdre un », a déclaré une source informée du cas de Shirzad, qui a parlé au CDHI, sous couvert d’anonymat, le 9 décembre 2018.
La source a ajouté que les demandes d’hospitalisation de Shirzad avaient été rejetées par le bureau du procureur de la ville de Karaj, où se trouve la prison.
Les prisonniers politiques en Iran, y compris les détenus âgés, sont soumis à des traitements cruels, qui inclut souvent le refus d’accorder des soins médicaux. La menace d’abandonner des soins médicaux a également été utilisée comme un instrument d’intimidation à l’encontre des prisonniers qui ont contesté les autorités ou déposé des plaintes.
Arrêté par le ministère du renseignement en juin 2015 pour avoir aidé les enfants de prisonniers politiques à poursuivre leurs études, Shirzad, 29 ans, purge actuellement une peine de cinq ans d’emprisonnement prononcée par le juge Abolqasem Salavati, qui préside la 15e chambre du tribunal révolutionnaire, pour « rassemblement et collusion contre la sécurité nationale ».
Shirzad avait été admis à la clinique de la prison pour de graves douleurs rénales à plusieurs reprises et avait reçu des soins d’urgence dans un hôpital de Karaj, le 8 octobre 2018. Il avait également mal au dos, selon la source.
Le 8 décembre 2017, Shirzad s’est cousu les lèvres, le jour où il a entamé une grève de la faim pour exiger de meilleures conditions de vie dans la prison, réputée pour ses traitements cruels envers les prisonniers politiques.
Pendant environ 40 jours, il a seulement bu de l’eau avec une paille à travers un petit espace entre ses points de suture jusqu’à ce que les autorités acceptent d’examiner sa demande et qu’il soit hospitalisé.
Le cas de l’ancien prisonnier politique Alireza Rajaee, qui a perdu une partie de son visage en août 2017 en raison d’un cancer des sinus qui n’a pas été soigné à la prison d’Evine, a mis en lumière le refus actuel d’autoriser des soins médicaux aux prisonniers politiques en Iran.
Trois mois plus tard, en octobre 2017, le militant syndical Mohammad Jarrahi est décédé d’un cancer de la thyroïde non traité alors qu’il était un prisonnier politique à la prison de Tabriz. Un autre militant syndical, Shahrokh Zamani, est également décédé d’une crise cardiaque en septembre 2015 après s’être vu refuser des soins médicaux à la prison de Rajaï Chahr.
Un prisonnier politique, Omid Kokabee, a reçu un diagnostic de cancer du rein à un stade avancé en 2016, après s’être vu refuser à plusieurs reprises un traitement de son cancer à la prison d’Evine.
Source : Centre pour les droits de l’homme en Iran