CSDHI – C’est depuis la prison que Sedigheh Moradi, prisonnière politique en Iran, a écrit cette lettre sur le calvaire que les mères emprisonnées endurent. « Je voudrais commencer par des moments qui remontent des années en arrière, parler de 1981 quand j’ai passé ma jeunesse derrière les barreaux.
Je suis restée quatre ans en prison. J’ai vécu cette période avec des femmes qui étaient mères de familles. Des mères arrêtées avec leurs enfants. Il y a quatre ans, quand ils m’ont arrêtée à la maison, ma fille Yassaman avait à peine 11 ans.
« Ils m’ont arrêtée sous ses yeux débordant de larmes. Cette séparation a été très difficile pour moi. Quand j’ai revu ma fille pour la première fois au parloir, elle ne voulait pas lever a tête pour ne pas montrer qu’elle pleurait à chaudes larmes. Pourquoi une mère et sa fille ne sont autorisées à se voir qu’une fois tous les quinze jours ? On n’a même pas accès au téléphone. Je sais que ma fille n’oubliera jamais ces jours sombres.”
C’est la troisième fois que Mme Sedigheh Moradi est emprisonnée pour ses convictions. Elle avait déjà été emprisonnée à deux reprises dans les années 1980.
Sa dernière arrestation remonte à mai 2009 où elle a été détenue pendant sept mois en isolement et soumise à la torture. Puis elle a été transférée à la section 209 de la prison. Elle a été condamnée à dix ans de réclusion.