Reuters (Genève) – L’enquêteur de l’Organisation des Nations Unies sur les droits de l’homme concernant l’Iran a appelé vendredi à la libération immédiate de trois iraniens possédant la double nationalité et dont l’état de santé est préoccupant. Ahmed Shaheed, rapporteur spécial des Nations Unies sur la situation des droits de l’homme en Iran, a en particulier souligné le cas de l’employée humanitaire irano-britannique Nazanin Zaghari-Ratcliffe, qui a été arrêtée en avril avec sa fille de 2 ans et jugée en août.
Un tribunal révolutionnaire iranien l’a condamnée à cinq ans de prison sur des accusations qui restent secrètes, a déclaré le mois dernier sa famille.
« Condamner des personnes sur des accusations gardées secrètes à l’égard des accusés et de leurs avocats de la défense est une parodie de justice », a déclaré dans un communiqué, Shaheed, l’ ancien ministre des affaires étrangères des Maldives,. Il a dit que sa santé s’était « gravement détériorée » depuis son arrestation.
Zaghari-Ratcliffe travaille pour la Fondation Thomson Reuters, un organisme humanitaire basé à Londres, qui est indépendant de l’agence de presse, Reuters. Sa fille, qui est maintenant aussi retenue en Iran, est prise en charge par les parents de Zaghari-Ratcliffe.
Les extrémistes iraniens des gardiens de la révolution ont accusé Zaghari-Ratcliffe d’essayer de renverser les institutions cléricales de l’Iran, une accusation que la Fondation et son mari ont rejetée.
« Je suis convaincue de l’innocence de Nazanin », a déclaré dans un communiqué Monique Villa, la directrice exécutive de la Fondation Thomson Reuters. « Elle n’avait aucune relation avec l’Iran même en sa qualité professionnelle parce que la Fondation Thomson Reuters ne travaille pas en Iran, directement ou indirectement ».
L’Iran ne reconnaît pas la double nationalité, ce qui empêche les ambassades occidentales de rendre visite à ces détenus.
Shaheed a déclaré que deux hommes âgés détenus dans la prison d’Evine, à Téhéran exigent une attention médicale d’urgence et doivent également être libérés.
Bagher Namazi, un fonctionnaire retraité Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), âgé de 80 ans, qui détient également la nationalité américaine est détenu depuis février sur des charges inconnues et ne dispose d’aucun accès à un avocat, a dit Shaheed.
Un site Web (freesiamak.com) est consacré à la libération de Namazi et de son fils Siamak, un homme d’affaires également détenu en Iran, a décrit Baquer en tant qu’employé civil international et volontaire de la société civile. Ses partisans disent sur le site, qu’il n’a jamais été impliqué dans aucun business, activité ou titre.
Kamal Foroughi, 77 ans, est un homme d’affaires irano-britannique arrêté en mai 2011 et qui purge une peine de huit ans de prison pour espionnage et possession de boissons alcoolisées, a dit Shaheed.
Le fils de Foroughi, Kamran, a dit au journal britannique du journal « The Guardian », en octobre dernier : « Mon père a toujours vigoureusement clamé son innocence et nous le croyons ».
Shaheed a salué la libération le mois dernier d’Homa Hoodfar, un ressortissant irano-canadien arrêté en uin. L’universitaire de Montréal a été libéré une semaine après que les deux pays aient entamé des pourparlers pour une restauration des relations diplomatiques, rompues en 2012.
(Reportage de Stephanie Nebehay, édité par Kevin Liffey)