CSDHI – Les autorités de la prison d’Evine à Téhéran, en Iran, refusent de transférer le cinéaste emprisonné Keyvan Karimi dans un hôpital extérieur pour recevoir des soins médicaux urgents, a déclaré à la Campagne pour les droits de l’homme en Iran, son avocat Amir Raïssian.
« Mon client m’a appelé ce matin (mercredi 18 janvier 2017) et a dit que son inflammation pulmonaire avait empiré et qu’il avait craché du sang », a déclaré Raïssian. « Il s’est rendu à la clinique de la prison, mais la raison pour laquelle le personnel refuse de le transférer à l’hôpital, n’est pas claire ».
Les prisonniers politiques en Iran sont la cible de traitements particulièrement durs, y compris le refus de leur accorder des soins médicaux.
Karimi, âgé de 31 ans, est détenu à Evine depuis le 23 novembre 2016, où il a commencé à purger une peine d’un an pour avoir dénigré l’islam chiite dans son film « Neveshtan Rouy-e Shahr » (Ecrire sur la ville), qui est un documentaire sur les graffitis à Téhéran.
Certaines scènes du film se rapportent aux manifestations de rue qui ont suivi les élections présidentielles de 2009 en Iran.
Le contexte kurde et sunnite de Karimi peut aussi avoir contribué à sa sévère condamnation. La minorité ethnique kurde d’Iran et la minorité religieuse musulmane sunnite sont soumises à une importante discrimination et persécution.
Le juge Mohammad Moghisseh a initialement condamné Karimi à six ans de prison et 223 coups de fouet pour « outrage au sacré ». Sa peine a été réduite à un an ferme et cinq avec sursis. Il a également été condamné à une amende de 20 millions de rials, soit environ 500 euros.
Le 1er décembre 2015, une semaine après que Karimi se soit livré lui-même à la prison, plus de 130 cinéastes documentaristes iraniens ont publié une déclaration conjointe appelant le pouvoir judiciaire à annuler sa condamnation. En même temps, plusieurs collègues étrangers lors de festivals de cinéma en France, en Espagne et en Italie ont également condamné l’arrestation de Karimi.
Deux des documentaires de Karimi – Marz-e Shekasteh (La frontière cassée) et Zendegi-e Zan va Shohar (la vie d’un mari et d’une femme) – ont remporté des prix internationaux.
Source : Campagne Internationale pour les droits de l’homme en Iran