The Gardian – Shahnaz Akmali, qui a été arrêtée le mois dernier, est devenue véhémente après son fils ait été tué lors des troubles post-électoraux en 2009. Des militants des droits de l’homme ont accusé l’Iran de faire taire la mère d’un manifestant qui a été tué au cours des troubles post-électoraux en 2009.
Le fils de Shahnaz Akmali, Moustafa Karimbeigi, a été abattu en décembre 2009 lors de manifestations après que Mahmoud Ahmadinejad ait remporté les élections présidentielles, pour la seconde fois.
Akmali a été arrêtée le mois dernier à la suite de la perquisition de son lieu de travail et de son domicile à Téhéran, par les services de renseignement. Les fonctionnaires n’ont pas expliqué les raisons de son arrestation.
Akmali est devenue politiquement active après le meurtre de son fils, en rendant visite aux familles d’autres victimes afin de montrer sa solidarité. Récemment, elle avait fait campagne pour la libération d’Arash Sadeghi, un étudiant militant purgeant une peine d’emprisonnement de 19 ans, qui était en grève de la faim pendant plusieurs mois jusqu’en janvier.
Avant son arrestation, Akmali s’était plainte des pressions exercées sur elle et sa famille, en particulier sur sa fille. « Tuez-moi aussi, tuez ma fille, mais je ne vais pas me taire et je suivrai le chemin de mon fils », a-t-elle déclaré dans une vidéo diffusée sur le service persan de Voice of America, peu de temps après son arrestation.
Evoquant une visite sur les tombes des victimes aux côtés d’autres familles, elle a dit : « Nous venions simplement rendre visite aux tombes de nos enfants, pour quelles raisons nous arrêteriez-vous ? Pourquoi nous interrogeriez-vous sous la menace d’une arme ? ». Elle a été libérée alors mais de nouveau arrêtée le 25 janvier.
Akmali a déclaré dans la vidéo que les autorités avaient menacé de tuer sa fille si elle ne cessait pas de plaider pour le sort des autres familles : « Ils m’ont appelé de nouveau et ils ont dit : nous allons tuer votre fille de la même manière que nous avons tué votre fils, alors taisez-vous. Restez à la maison et récitez le Coran pour votre fils, nous vous tuerons, vous et votre fille, si vous quittez la maison.
La chercheuse, Raha Bahreini, pour Amnesty International en Iran, a déclaré qu’Akmali avait été détenue uniquement à cause de « son travail courageux en matière de droits de l’homme ». Elle a exhorté Téhéran à la libérer immédiatement et sans conditions.
« La détention prolongée de Shahnaz Akmali est un autre exemple des tactiques de répression auxquelles les autorités iraniennes ont régulièrement recours afin de dissuader les défenseurs des droits humains de s’exprimer et de soutenir les victimes de violations », a-t-elle déclaré.
« Au lieu de criminaliser et de jeter en prison des défenseurs des droits de l’homme qui travaillent encore dans le pays, les autorités iraniennes doivent enquêter sur les violations des droits de l’homme et tenir pour responsables les auteurs des violations des droits de l’homme, y compris ceux qui sont responsables de la torture et du meurtre de son fils Moustafa Karimbeigi, lors des manifestations après les élections présidentielles de 2009 ».
Bahreini a ajouté : « Depuis des années, les services des renseignements iraniens harcèlent et menacent les familles des détenus afin de les faire taire. Les menaces qui pèsent contre la famille de Shahnaz Akmali pour rester tranquille au sujet de sa détention sont une escalade très inquiétante de cet état de fait et devraient cesser.
Sarah Leah Whitson, de l’Observatoire des droits de l’homme, a déclaré : « Arbitrairement, la détention d’une femme qui a demandé à plusieurs reprises la justice pour son fils est tout simplement honteuse. Le pouvoir judiciaire devrait se concentrer sur le fait de savoir qui a tué le fils de Shahnaz Akmali, au lieu de la poursuivre pour son activisme pacifique ».