CSDHI – Le directeur de campagne du président Hassan Rohani, dans la province iranienne du Kurdistan, a été victime de tactiques d’intimidation alors qu’il était interrogé par des agents du ministère du renseignement sur ses efforts pacifiques pour inclure les musulmans sunnites dans le gouvernement.
Une source proche de Jalal Jalalizadeh a déclaré au Centre pour les droits de l’homme en Iran (CDHI) que l’ancien membre du parlement iranien avait été convoqué à une réunion dans un hôtel de Téhéran, le 8 novembre 2017, et interrogé pendant des heures.
« Ils lui ont dit qu’il avait été invité, non convoqué, à les rencontrer à l’hôtel Laleh », a indiqué la source, qui a demandé à ne pas être identifiée pour des raisons de sécurité. « Mais M. Jalalizadeh a été traité d’une manière grossière et humiliante et on lui lui a dit de se tenir tranquille et de prendre soin de sa famille maintenant que les élections sont terminées ».
Jalalizadeh, membre du comité central du Parti réformiste de la solidarité islamique en Iran, a dirigé le siège de la campagne de Rohani à Sanandaj, dans la province du Kurdistan, lors de l’élection présidentielle de mai 2017. Kurde musulman sunnite, il a représenté les habitants de Sanandaj lors de la session parlementaire de 2000-2004.
« Depuis 2004, M. Jalalizadeh a été convoqué quelques fois par le ministère du renseignement, mais il n’en a jamais parlé publiquement », a déclaré la source. « Après les élections de 2017, il était membre d’un comité qui donnait suite aux promesses électorales de M. Rohani ; de nombreux groupes kurdes actifs sont représentés dans le comité. Le ministère du renseignement l’a convoqué plusieurs fois et lui a dit de clore le débat ».
La source a continué : « Ils l’ont accusé d’écrire des articles et de faire des discours pleins de critiques toxiques et destructrices. Ils sont très en colère contre ses écrits et ses interviews sur les affaires kurdes, en particulier son insistance à nommer des responsables sunnites à des postes gouvernementaux importants, tels que des gouverneurs provinciaux et des ministres ».
« Plus précisément, M. Jalalizadeh, accompagné d’un groupe de politiciens kurdes, s’est rendu à Qom et a rencontré le grand théologien chiite, l’ayatollah Makarem Shirazi, pour discuter de leurs revendications », a ajouté la source.
Dans une interview accordée au CDHI en septembre 2017, Jalalizadeh a critiqué Rohani pour n’avoir pas nommé des sunnites dans son second cabinet.
« Les sunnites ont participé à ces élections sans aucune attente, mais il est regrettable que les réformistes les oublient après avoir gagné », a-t-il déclaré.
« Un quart des personnes qui ont voté pour M. Rohani étaient sunnites, mais personne n’a apprécié la signification », a ajouté Jalalizadeh. « Il aurait pu au moins nommer un sunnite à la tête de l’un des ministères. Ou nommer quelques ambassadeurs ou sous-ministres sunnites ».
Source : Centre pour les droits de l’homme en Iran, le 17 novembre 2017