CSDHI – La foi bahaïe est la plus grande minorité religieuse non musulmane avec une population estimée à plus de 300 000 personnes. Le régime iranien a nui à de nombreux groupes religieux et politiques en Iran, mais la communauté bahaïe a supporté un fardeau particulièrement lourd.
Depuis 1981, le groupe a été pris pour cible par les services de sécurité iraniens et ses adeptes de la religion ont été privés d’un bon nombre de leurs droits fondamentaux, notamment l’accès à l’enseignement supérieur et le droit de travailler librement. Ils sont empêchés d’occuper des emplois gouvernementaux. Le régime iranien a également pris l’habitude de fermer leurs entreprises et de confisquer leurs biens.
Leurs mariages ne sont pas reconnus et leurs cimetières et lieux saints ont été profanés. C’est la politique du gouvernement d’inciter à la haine des bahaïs dans les médias officiels.
Plus de 200 bahaïs ont été exécutés et des milliers d’autres ont été emprisonnés dans les années 1980 en raison de leurs croyances religieuses, disent les partisans du groupe. Aujourd’hui, les bahaïs continuent d’être tués arbitrairement. Un bahaï a été assassiné en 2016 devant sa maison à Yazd par deux jeunes hommes à cause de sa foi. Dans un autre développement choquant, un rapport reçu le 9 janvier indiquait qu’Ahmad Fanaian, un membre de la communauté bahaïe, avait été retrouvé mort, ayant de graves brûlures sur son corps. M. Fanaian était un homme âgé et respecté de la province de Semnan.
Selon Asma Jahangir, rapporteur spécial des Nations unies sur les droits de l’homme en Iran, la discrimination contre les bahaïs est légalement sanctionnée par un manque de reconnaissance constitutionnelle. « Les bahaïs continuent d’être systématiquement discriminés, ciblés et privés du droit à la vie », a déclaré Jahangiri dans son rapport du 6 mars.
La foi bahaïe n’est pas reconnue dans la constitution de l’Iran, qui a été dirigée par un établissement musulman conservateur depuis la révolution islamique de 1979.
La communauté religieuse bahaïe dans son ensemble est effectivement un groupe illégal, quoique de manière non officielle. Contrairement au christianisme, au judaïsme et au zoroastrisme, la foi bahaïe n’est pas reconnue dans la Constitution iranienne, mais les autorités iraniennes nient régulièrement une politique de persécution. Néanmoins, l’existence d’une telle politique est bien établie et peut être corroborée par les appels répétés du Guide suprême et d’autres autorités pour combattre les « fausses croyances » en 2011 qui ont conduit à une augmentation des persécutions religieuses.
Source : Les droits de l’homme en Iran