CSDHI – Près de 70 associations étudiantes ont critiqué les récents verdicts prononcés contre les étudiants et ont averti qu’elles ne permettraient pas « aux forces totalitaires de prendre à nouveau pour cibles, la liberté et l’indépendance ».
Le ministre des sciences du pays a déclaré que cinq étudiants sont toujours derrière les barreaux pour avoir pris part à des rassemblements sans précédents qui ont éclaté dans tout le pays en décembre dernier et qui ont secoué les institutions dirigeantes pendant plus de 10 jours.
Dans un communiqué publié le 23 juillet, 68 associations étudiantes se sont référées à la situation actuelle en Iran et à la « myriade de mécontentement parmi le peuple », mettant en garde : « La rhétorique autoritaire vers la justification a dirigé le pays vers une voie précaire ».
Selon une nouvelle déclaration de protestation émise par 63 associations, « les éléments totalitaires ont non seulement prouvé leur réticence à répondre aux demandes des étudiants, mais ils sont allés plus loin et ont condamné une militante des droits des étudiants, Mme Fereshteh Tousi ».
Madame Tousi a été condamnée par un tribunal de Téhéran à 18 mois de prison le 3 juillet pour « propagande contre l’Etat » pour avoir organisé une cérémonie commémorant la journée nationale des étudiants à l’Université Allameh Tababa’i, en décembre 2016.
Elle est condamnée à une interdiction de quitter le pays pendant deux ans, pour avoir participé aux médias sociaux et de masse, y compris la presse, et pour son appartenance à des partis politiques et des associations.
« Les autorités iraniennes ont intensifié leur répression contre les manifestants étudiants avec des peines de prison et des restrictions concernant leurs activités pacifiques », a déclaré Human Rights Watch (HRW) dans un communiqué le 21 juillet.
Selon HRW, « à la mi-juillet 2018, des sources fiables ont signalé que les tribunaux révolutionnaires avaient condamné au moins huit étudiants manifestants à des peines allant jusqu’à huit ans et interdit à certains d’appartenir à des partis politiques ou de participer à des médias, y compris des médias sociaux, pendant deux ans ».
Le 7 mars, la chaîne Telegram de l’Association des syndicats d’étudiants a rapporté que la branche 26 du tribunal révolutionnaire de Téhéran avait condamné, Leila Hassandzadeh et Sina Rabiee, militantes étudiantes de l’université de Téhéran, arrêtées le 1er janvier, à respectivement, six ans et un an d’emprisonnement et une interdiction de voyager pendant deux ans pour « conspiration et collusion contre la sécurité nationale » et « propagande contre l’État ».
L’association a également rapporté que, le 5 mars, un tribunal de première instance avait condamné Mohsen Haghshenas, étudiant en scénographie à l’Université de Téhéran, à deux ans de prison pour « conspiration et collusion en vue de porter atteinte à la sécurité nationale » et « perturbation de l’ordre public en participant à des rassemblements illégaux ».
Le 12 juin, L’agence de presse Human des militants des droits d el’homme, HRANA, a rapporté que la branche 15 du tribunal révolutionnaire de Téhéran avait condamné Sina Darvish Omran, étudiant en langue allemande, et Ali Mozaffari, étudiant en anthropologie, tous les deux à l’Université de Téhéran, à huit ans de prison et deux ans d’interdiction de voyager. Le tribunal leur a également interdit d’adhérer à des partis politiques et de participer à des médias, y compris les médias sociaux, pendant deux ans.
Le 10 juillet, Roya Saghiri, étudiante à l’université de Tabriz, a posté sur son compte Instagram qu’une cour d’appel avait confirmé sa condamnation à 23 mois de prison « pour propagande contre l’Etat et insulte des principes fondamentaux ».
Plusieurs jours auparavant, un tribunal avait condamné deux étudiants de l’Université de Tabriz, Ali Kamrani et Ali Ghadiri, à six mois de prison.
Les accusations, vaguement définies, sont généralement utilisées contre des militants politiques et des droits humains qui ont été reconnus comme des dissidents « anti-islamiques » et « anti-étatiques » par les services du renseignement et les autorités judiciaires.
Source : Radio Farda – 24 juillet 2018