CSDHI – Le 19 août, les forces anti-émeutes ont eu recours à la répression lors d’une grève organisée par environ 500 employés de la compagnie de canne à sucre, Haft Tappeh, dans la province du Khouzistan, dans le sud-ouest de l’Iran.
Ces travailleurs protestaient contre leur licenciement et étaient rassemblés autour d’un piquet de grève à l’extérieur du siège de l’entreprise. Un certain nombre d’employés congédiés se sont même arrosé d’essence et ont tenté de se suicider par immolation. Un certain nombre d’employés de l’entreprise se sont précipités sur les lieux et les en ont empêchés.
Les forces anti-émeutes ont même utilisé du gaz lacrymogène pour attaquer les employés qui manifestaient devant le bureau du directeur de l’entreprise. Un des travailleurs blessés a de nouveau tenté de se suicider. Cinq des manifestants ont été arrêtés et transférés dans un tribunal voisin. Il s’agit de Karim Al Kathir, Ali Al Kathir, Hamzeh Al Kathir, Yahiya Sa’di, Fares Sa’di.
Quelques heures plus tard, les cinq manifestants ont été libérés alors que leurs collègues protestaient contre les fausses accusations portées contre eux.
Les employés de la Compagnie de canne à sucre, Haft Tappeh, n’ont pas reçu leur paie depuis avril et subissent des conditions de vie très difficiles.
Au cours des derniers mois, les travailleurs de la Compagnie de canne à sucre Haft Tappeh ont manifesté et participé à des grèves périodiques.
L’Iran est signataire du Pacte international relatif aux droits civils et politiques, qui prévoit dans ses articles 21 et 22, la liberté d’association et garantit le droit de constituer des syndicats, ainsi que du Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels, qui garantit dans son l’article 8 le droit des travailleurs de constituer des syndicats ou d’y adhérer et protège le droit des travailleurs à faire grève.
La Constitution iranienne contient également des dispositions relatives à ces droits : l’article 26 garantit le droit de former « des partis, des sociétés, des associations politiques ou professionnelles » et l’article 27 dispose que « les rassemblements publics et les marches peuvent être librement organisés, à condition que les armes en soient exclues et que les rassemblements ne nuisent pas aux principes fondamentaux de l’islam ».
Malgré cela, les syndicats indépendants sont interdits en Iran, les grévistes sont souvent renvoyés et risquent d’être arrêtés, et les dirigeants syndicaux encourent de longues peines de prison pour des accusations de sécurité nationale fabriquées de toutes pièces.
Source : Les droits de l’homme en Iran