CSDHI – Les forces de sécurité ont attaqué jeudi un rassemblement d’enseignants organisé pacifiquement devant le ministère de l’Éducation dans le centre-ville d’Ispahan, en Iran.
L’Union iranienne des syndicats libres (FLU) a rapporté jeudi que les forces de sécurité ont tiré des gaz lacrymogènes et du gaz poivré sur un rassemblement d’enseignants qui protestaient contre les bas salaires, les mauvaises conditions de vie et les prix qui montent en flèche.
Une vidéo diffusée sur les médias sociaux montre les conséquences des gaz lacrymogènes utilisés par les forces de sécurité contre les manifestants. Selon certaines informations, la police aurait arrêté des dizaines de manifestants, bien que les chiffres ne soient pas toujours exacts. Dans une autre vidéo, on entend la police de l’État menacer de tirer davantage des gaz lacrymogènes dans la foule des enseignants qui organisaient un rassemblement pacifique.
Dès le début du rassemblement devant le département de l’éducation de la ville, les autorités iraniennes avaient déjà envoyé un grand nombre d’unités anti-émeute sur les lieux et avaient dépêché diverses forces de sécurité en prévention.
Les enseignants, dont certains sont à la retraite, ont organisé leur rassemblement jeudi sur l’avenue Hasht-e Behesht d’Isfahan, en dehors du département de l’éducation du régime. Conformément à un appel précédent, les enseignants protestaient contre les bas salaires, réclamaient la libération de leurs collègues emprisonnés, la régulation et l’égalité des pensions de retraite et d’autres revendications. Les vidéos diffusées sur les médias sociaux montraient des enseignants scandant : « Un pays n’a jamais vu une telle injustice ». La vidéo montre un enseignant se plaindre à un journaliste qui tient un microphone de la télévision officielle iranienne. « Vous parlez comme si vous ne viviez pas dans cette société. Vous me demandez de parler de ma situation financière. Vous ne le voyez pas ? Vivons-nous à Paris ? », demanda sarcastiquement le professeur.
« Nous faisons partie d’une société où 90 % de la population vit dans la pauvreté. Maintenant, vous voulez que je parle de ma condition ? Votre show est une farce », a ajouté le professeur en colère.
Des groupes d’enseignants ont fréquemment organisé des manifestations en Iran au cours des deux dernières années, en raison des bas salaires et des écoles insalubres.
Leurs revendications, notamment une augmentation de salaire et une amélioration de leurs conditions de vie et de leurs assurances, ainsi que la libération des enseignants détenus, doivent encore être satisfaites.
Source : Iran HRM – 27 décembre 2018