Figaro et AFP – Les terroristes supposés visaient un rassemblement du Conseil national de la résistance iranienne près de Paris. La justice belge a renvoyé, ce mercredi 15 juillet, devant un tribunal correctionnel quatre personnes, dont un diplomate iranien, soupçonnées d’être impliquées dans un projet d’attentat contre des opposants au régime de Téhéran en 2018 en France, a indiqué le parquet fédéral belge.
Leur procès devrait se tenir à l’automne à Anvers où le dossier a été instruit, a précisé à l’AFP Eric Van Der Sypt, porte-parole du parquet fédéral.
La décision a été prise mercredi par la chambre du conseil d’Anvers, statuant à huis clos, qui a suivi les réquisitions du parquet fédéral. Le 2 juillet 2018, ce parquet compétent en matière de terrorisme avait annoncé avoir mis en échec un projet d’attentat à la bombe qui aurait dû frapper, l’avant-veille à Villepinte près de Paris, le grand rassemblement annuel du CNRI, entité chapeautant les Moudjahidine du peuple (MEK, opposition iranienne).
Un couple de Belges d’origine iranienne avait été arrêté le jour même, le 30 juin, en région bruxelloise, en possession d’environ 500 grammes d’explosif TATP et d’un détonateur dans sa voiture. Outre ce couple, deux hommes également incarcérés en Belgique depuis 2018 sont soupçonnés d’avoir fomenté ce projet d’attentat.
L’un d’eux, Assadollah Assadi, présenté par les opposants visés comme le «commanditaire» de l’attentat, est un diplomate iranien qui était en poste à l’ambassade d’Iran à Vienne au moment des faits. Arrêté en Allemagne, il avait été remis en octobre 2018 à la justice belge.
Une illustration du «terrorisme d’État» selon l’opposition visée
L’autre homme arrêté après la mise en échec du projet avait été interpellé en France puis remis à la justice belge durant l’été 2018. Les quatre suspects seront jugés pour «tentatives de meurtre à caractère terroriste» et «participation aux activités d’une organisation terroriste», selon M. Van Der Sypt.
Cette affaire, instruite dans le plus grand secret par la justice belge, a généré des tensions diplomatiques notamment entre la France et l’Iran. En octobre 2018, les autorités françaises avaient accusé le ministère iranien du Renseignement d’avoir fomenté ce projet d’attentat, ce que Téhéran avait fermement démenti.
Aux yeux des Moudjahidine du peuple et de leurs soutiens, ce «complot» de Villepinte est une illustration du «terrorisme d’État» que pratiquerait le régime du président iranien Hassan Rohani. Une quinzaine de participants au rassemblement de Villepinte se sont portés partie civile dans le dossier, parmi lesquels l’ancienne otage des Farc en Colombie Ingrid Betancourt, selon l’avocat belge qui les défend Rik Vanreusel.