AFP, Téhéran, 6 août – La femme du plus emblématique des prisonniers politiques iraniens, Akbar Ganji, lui a demandé de cesser la grève de la faim qu'il observe depuis 57 jours.
"Je demande à tous nos amis et à tous ceux qui l'ont soutenu de faire pression sur lui pour qu'il cesse sa grève de la faim et de faire pression sur la justice pour qu'elle accepte ses demandes (de libération conditionnelle) car son jugement était illégal et injuste", a déclaré Massoumeh Shafiie samedi à l'AFP.
"Je suis très inquiète, je n'ai pas pu lui rendre visite depuis une semaine. J'étais encore à l'hôpital jeudi et vendredi, mais on ne m'a pas autorisé à le voir", a-t-elle dit.
"Je veux que cela cesse. Etre sans nouvelles de Ganji est en train de nous détruire, moi et mes filles", a-t-elle dit.
Akbar Ganji, 46 ans, a été condamné en 2001 à six ans de prison après un article mettant en cause plusieurs dignitaires dans une série de meurtres d'intellectuels et d'écrivains.
Il est en grève de la faim pour obtenir sa libération sans conditions.
L'Union européenne a de nouveau réclamé que le "prisonnier de conscience" soit libéré.
L'UE a demandé au ministère des Affaires étrangères et à la justice iraniens de l'informer "d'urgence" sur la situation d'Akbar Ganji, a indiqué la présidence britannique de l'Union dans un communiqué reçu à Téhéran.
L'ambassadeur britannique, Richard Dalton, a demandé à rendre visite au dissident à l'hôpital de Téhéran.
Jeudi, la France a de nouveau demandé la "libération immédiate" d'Akbar Ganji et d'un de ses avocats Abdolfattah Soltani, également arrêté.
Le juge Massoud Moghadassi, qui avait condamné Akbar Ganji en première instance à dix ans de prison, a été abattu mardi de deux balles tirées dans la tête par un homme à moto, dans sa voiture en pleine rue de Téhéran.
Personne n'a envisagé sérieusement un lien avec l'affaire Ganji.
La justice a refusé jusqu'alors de libérer le journaliste, mais dit qu'elle examinera son cas s'il fait lui-même la demande, ce qu'il ne veut pas entendre.