CSDHI – Les femmes iraniennes qui travaillent comme porteuses ont du mal à joindre les deux bouts alors que les autorités consacrent des ressources nationales au terrorisme et au bellicisme.
Pour survivre, ces femmes n’ont pas d’autre choix que travailler comme porteuses
Tandis que les femmes iraniennes travaillent comme porteuses et ont du mal à joindre les deux bouts, les autorités consacrent des ressources nationales au terrorisme et au bellicisme.
Un travail courant dans la région pauvre de l’ouest de l’Iran est celui de porteur(se) ou de personne qui porte de lourdes charges sur son dos sur des chemins de montagne dangereux. Toutefois, ce travail, déjà très difficile pour de jeunes hommes forts, est souvent assumé par des femmes et des enfants en raison de la pauvreté.
Dans la région d’Uramanat, au Kurdistan, jusqu’à 5 000 ménages arrivent à survivre grâce à cette profession sous-payée et sous-évaluée. Nous allons examiner la situation des femmes porteuses, qui sont le plus souvent veuves ou chefs de famille.
Tous les porteur(se)s doivent marcher 8 à 10 heures en transportant de lourdes charges. Puis, il y a le retour à pied. Cependant, bien qu’elles fassent exactement le même travail, les femmes sont beaucoup moins bien payées. Même lorsqu’elles se sont mises en grève, leur salaire n’a été porté qu’à environ 45 % de celui d’un homme. Et depuis qu’une femme porteuse est morte d’hypothermie l’hiver dernier, les employeurs refusent d’embaucher des femmes pendant l’hiver. (Les hommes sont toujours embauchés malgré les décès accidentels).
Outre la discrimination, les femmes porteuses doivent également travailler la nuit pour éviter d’être prises pour cibles par les patrouilles frontalières. Et logiquement, cela augmente le risque de décès accidentel.
Études de cas
Ronak Rostamzadeh, 38 ans, mère de deux enfants, vit dans le village de Shamshir. Elle travaille comme porteuse aux côtés de son fils Mani, 14 ans.
Mani avait besoin d’un téléphone pour accéder à ses devoirs scolaires pendant la pandémie du coronavirus. Cependant, le 16 septembre, il est tombé de la montagne en essayant d’échapper aux patrouilleurs qui voulaient l’abattre. Son nez et l’orbite sont cassés. Il souffre d’autres blessures profondes. Mais Ronak a dû le porter, seule, jusqu’à un centre médical alors que les gardes s’enfuyaient.
Sabri transporte des charges de 30 kg pendant cinq heures à travers les montagnes. Elle ajoute qu’elle ignore combien de temps elle pourra continuer. pourtant, elle souffre d’atroces douleurs dorsales. Elle confirme qu’il n’est pas facile d’être engagée comme porteuse.
Sherafat, 60 ans, affirme que malgré ses blessures aux jambes et son diabète, elle doit travailler pour subvenir aux besoins de ses cinq enfants. Elle n’a ni pension ni assurance. Elle raconte qu’une fois, elle a dû jeter un chargement de 40 kilos pour éviter d’être abattue par les patrouilles frontalières. Le lendemain, elle est retournée chercher le chargement et l’a livré afin de ne pas être condamnée à une amende.
Source : Iran Focus (site anglais)