CSDHI – Le régime iranien a interdit à une femme médecin de travailler parce que son mari avait porté plainte. Pourtant, ce médecin soignait quotidiennement 180 à 200 patients infectés par le coronavirus (COVID-19).
Le mari d’une urgentiste iranienne porte plainte contre elle
Cette urgentiste travaillait dans les hôpitaux Imam Hossein et Baghyatollah. Son métier d’urgentiste est vital, encore plus en pleine pandémie ! Cependant, en août, son mari s’est plaint au tribunal que le travail de sa femme avait perturbé sa vie et ses devoirs envers sa famille.
Et ce, malgré le fait qu’elle avait choisi la spécialité des urgences avec l’accord de son mari. Elle avait même organisé ses nuits de garde pour coïncider avec ses fréquents voyages d’affaires.
On ne peut qu’imaginer le bouleversement de la vie familiale des personnes qui ont perdu leur mari et leur femme durant la pandémie. Tout ça parce qu’il n’y avait pas de médecin pour les soigner.
Au début, le tribunal a rejeté cette demande. En effet, leur certificat de mariage indiquait que la femme était à l’école de médecine. Par conséquent, il n’avait clairement pas d’objection à ce qu’elle travaille dans ce domaine quand il l’a épousée.
Le tribunal a dit qu’il n’y avait aucune preuve que le médecin travaillait dans des hôpitaux privés. En raison de la pandémie, tout le personnel médical fait des heures supplémentaires. Elle n’a donc rien de mal.
Selon le mari, sa profession de médecin contredit les intérêts de la famille
Ensuite, le mari a fait appel et la cour de révision de la province de Téhéran a décidé que la doctoresse ne devait être autorisée à travailler que dans l’hôpital universitaire qui l’avait embauchée à la sortie de l’école de médecine.
La cour de révision a pris cette décision à un moment où l’Iran affiche le plus grand nombre de décès par coronavirus par habitant dans le monde. 136 300 mardi, selon le Conseil national de la résistance iranienne. Une grave pénurie de personnel médical due à la maladie, à la mort et au manque de personnel aggrave la situation.
En effet, l’article 1105 du code civil iranien stipule que « le mari dirige la famille et la femme ne peut pas quitter la maison sans la permission du mari ». En outre, l’article 1117 stipule que « le mari peut empêcher sa femme de s’engager dans toute profession ou industrie qui contredit les intérêts de la famille ou sa propre dignité ou celle de la femme. »
Bien sûr, c’est loin d’être la première fois qu’une femme iranienne est obligée d’abandonner sa carrière sur les instances de son mari. Dans un cas célèbre, huit athlètes iraniennes n’ont pas pu participer aux Jeux olympiques car leur mari refusait de les laisser quitter le pays.
Source : Iran Focus (site anglais)