CSDHI – Le régime iranien a mis en œuvre l’exécution, samedi dernier, du résident européen Ruhollah Zam.
La condamnation de la France et de l’Allemagne
Cette nouvelle terrible a suscité la condamnation de la France, de l’Allemagne et de plusieurs autres pays. Le gouvernement a donc convoqué ses ambassadeurs à Téhéran, mais pourquoi l’Iran aurait-il convoqué les ambassadeurs ?
Tout simplement parce que la politique d’apaisement de l’Union européenne a conduit Téhéran à ne craindre aucune conséquence pour ses actions.
Par conséquent, les autorités iraniennes se sentent encouragées à réagir de façon extrême lorsqu’elles reçoivent le moindre signe de réprobation de leur barbarie.
Après tout, les ministres des Affaires étrangères de l’UE ont adopté le « régime mondial de sanctions en matière de droits de la personne » plus tôt ce mois-ci pour cibler les auteurs de graves violations des droits de la personne.
Le chef de la politique étrangère, Josep Borrell, devait prononcer un discours commun avec le ministre iranien des affaires étrangères Javad Zarif cette semaine lors d’un forum d’affaires. Il a été reporté à la dernière minute en raison de l’exécution de Zam.
Face à une Europe timorée, Téhéran poursuit ses violations des droits humains
Toutefois, les violations des droits humains en Iran ne se limitent pas à cette seule exécution. L’UE ne devrait donc pas s’engager complètement avec l’Iran. Cela permet aux ayatollahs de balayer leurs crimes sous le tapis. De plus, ça montre que l’UE donne la priorité aux entreprises plutôt qu’aux droits humains.
À quoi bon condamner une exécution après coup si l’on n’agit pas différemment par la suite ?
Téhéran a massacré 30 000 prisonniers politiques en 1988. La communauté internationale l’a ignoré. Par conséquent, le gouvernement a donc tué 1 500 manifestants dans les rues en novembre 2019.
Néanmoins, les autorités iraniennes sont allées plus loin. Elles ont exécuté des manifestants cette année, malgré les campagnes internationales visant à épargner leur vie.
Continuer à s’engager avec l’Iran aggrave la situation des droits humains
L’engagement avec Téhéran contribue à minimiser leurs crimes. Zarif ne prétend même pas être le visage modéré du gouvernement iranien à l’étranger.
L’année dernière, il a déclaré aux expatriés iraniens qui protestaient en Europe qu’ils seraient « dévorés vivants » par les voyous de son gouvernement.
L’Europe doit changer de tactique et accorder la priorité aux droits de la personne plutôt qu’aux gains monétaires. En effet, les violations des droits de la personne en Iran ne s’arrêtent pas à leurs frontières. C’est le cas de la tentative d’attentat contre un rassemblement de l’Opposition en France en 2018, pour laquelle le diplomate Assadollah Assadi et trois complices sont jugés.
L’UE doit AGIR !
« Le temps est venu pour l’Union européenne de prendre des mesures concrètes contre le régime iranien. L’UE devrait sanctionner tous les dirigeants du régime. En particulier leur principal apologiste, Zarif, pour les violations des droits humains », a déclaré l’opposition iranienne.
« L’UE devrait mener une enquête internationale sur le massacre de 1988 et le massacre de 1500 manifestants en 2019 en Iran et demander des comptes aux autorités du régime pour leurs crimes. Toute relation économique avec le régime devrait être subordonnée à la fin des violations des droits humains en Iran », ont ajouté les dissidents iraniens.
Source : Iran Focus (site anglais)