CSDHI – Ces jours-ci, à côté des nouvelles concernant le coronavirus, les guerres et la pauvreté, une autre nouvelle a surpris le monde civilisé tout entier. La République islamique d’Iran devient membre de la Commission des Nations Unies sur les femmes.
La stupéfaction: l’Iran devient membre de la Commission des femmes de l’ONU
Cet acte incroyable, qui trouve ses racines dans des questions politiques, a choqué de nombreuses personnes dans le monde.
Et ce, alors que les Nations unies, dans leur rapport du 19 mars 2021 sur la « Situation des droits de l’homme en République islamique d’Iran » concernant la situation des femmes en Iran, ont écrit :
« Malgré ces améliorations, le Rapporteur spécial reste profondément préoccupé par la discrimination persistante à l’égard des femmes et des filles dans la vie publique et privée, inscrite dans la Constitution de la République islamique d’Iran et au sein de la loi et de la pratique. Les articles 20 et 21 de la Constitution garantissent une protection égale des hommes et des femmes devant la loi et l’engagement de l’État à garantir les droits des femmes. Toutefois, l’octroi de ces droits est soumis aux « critères islamiques ». Ces derniers sont mis en œuvre par les autorités d’une manière qui viole et porte atteinte à la dignité des femmes et à leurs droits fondamentaux. Notamment le droit à l’égalité et à la non-discrimination, comme le prévoient les obligations internationales du régime en matière de droits humains. Ce dernier a déclaré que les critères islamiques étaient définis et pouvaient être mis à jour en fonction des besoins de la société.
Un régime qui brutalise et maltraite chaque jour les Femmes
« On s’inquiète du fait que l’âge légal du mariage pour une fille en République islamique d’Iran est de 13 ans. Des filles encore plus jeunes sont autorisées à se marier avec le consentement paternel et judiciaire… Le fait de ne pas augmenter l’âge du mariage compromet les mesures visant à protéger les femmes et les filles de la violence domestique. Cela a des effets négatifs sur l’éducation et les perspectives d’emploi.
« Le système de la justice pénale établit une discrimination entre les hommes et les femmes en ce qui concerne le paiement de la diya (prix du sang). Le Code pénal stipule que le montant de la diya versée à titre de compensation pour une femme victime est la moitié de celui d’un homme (art. 550).
« …L’État dévalue effectivement la valeur de la vie d’une femme à la moitié de celle d’un homme, et rend par conséquent les femmes plus vulnérables au crime. »
Néanmoins, il y a beaucoup plus, ce qui dépasse le cadre de ce court texte, mais ces extraits sont suffisants pour imaginer ce qui se passe en Iran et parmi les femmes vivant dans ce pays.
Les dissidents et les observateurs de l’Iran se demandent pourquoi les Nations unies se discréditent et discréditent leurs commissions ? Pourquoi ignorent-elles leur propre rapport ?
Hillel Neuer, directeur exécutif de United Nations Watch, a écrit dans ce tweet du 21 avril 2021 : « Pas de blague : L’ONU élit le régime iranien à la tête d’un organisme de défense des droits des femmes. Élire la République islamique d’Iran de l’ayatollah Khamenei pour protéger les droits des femmes, c’est comme faire d’un pyromane le chef des pompiers de la ville. »
C’est une description exacte de cet événement. Car la base du fondamentalisme croissant aujourd’hui, au moins au Moyen-Orient, dont la principale caractéristique est sa nature mysogine, est dérivée de l’idéologie du fondateur de la République islamique.
Ce qui est étonnant, c’est que le devoir principal de cette commission est d’améliorer l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes.
Que deviendrait le monde s’il se calquait sur le modèle iranien ?
« Imaginez que le modèle d’égalité des sexes mis en œuvre en Iran devienne mondial grâce aux Nations unies et à cette commission spécialisée. Quel paradis le monde deviendrait-il ? », déclare sarcastiquement un site web de l’opposition iranienne. Voici ce que cela impliquerait :
Conformément à l’égalité des sexes, toutes les écoles du monde devraient pratiquer la ségrégation sexuelle.
Toutes les universités prestigieuses du monde devraient fonctionner en deux équipes distinctes pour les hommes et les femmes.
Tous les bus de Washington, Paris et Londres devraient avoir un mur de séparation entre les sexes et les femmes devraient s’asseoir à l’arrière.
Tous les métros du monde devraient attribuer la majorité de leurs wagons aux hommes et seul le dernier wagon serait pour les femmes.
Dans le sens de l’égalité des sexes, le tchador devrait être obligatoire comme hijab supérieur pour toutes les femmes du monde. La police de tous les pays serait obligée de mettre en place des inspections de l’Ordonnance du Bien et Interdiction du Mal » et, bien sûr, d’arrêter les femmes non voilées tout en préservant leur dignité humaine.
Au nom de l’égalité des sexes, tous les pères du monde devraient donner à leurs filles la moitié de l’héritage de leurs fils.
Que toutes les femmes politiques du monde s’écartent respectueusement et laissent leur place aux jeunes forces masculines.
Pour préserver la dignité des femmes, toutes les commissions des femmes dans les parlements des pays devraient être rebaptisées Commission de la famille (l’Iran n’a pas de commission des femmes, le régime l’appelle plutôt Commission de la famille), et les hommes devraient être élus porte-parole de ces commissions.
Autoriser les filles à n’entrer que dans certaines disciplines universitaires féminines.
Ne permettez pas aux femmes de subir une « oppression » en s’inscrivant dans des domaines réservés aux hommes et inutiles. Toutes ces universités peuvent suivre l’exemple de l’université Al-Zahra de Téhéran. Les professeurs masculins ne devraient pas être autorisés à donner des cours des étudiantes et vice versa.
Source : Iran Focus (site anglais)