CSDHI – Les autorités ont intensifié les pressions et le harcèlement des journalistes et reporters iraniens pour faire taire les critiques des politiques du régime des mollahs.
De nombreuses informations indiquent que les agents du renseignement du Corps des gardiens de la révolution islamique (les pasdarans) ont contacté plusieurs militants des médias sociaux. Ils les ont menacés afin qu’ils ne publient aucun contenu critiquant le président de la Cour suprême d’Iran et candidat à la présidence, Ebrahim Raisi, sous peine d’avoir des « ennuis ».
Plusieurs professionnels des médias qui cherchaient à rendre compte des antécédents d’Ebrahim Raisi ont subis des pressions. D’ailleurs, les autorités judiciaires ou de sécurité ont convoqué quelques-uns d’entre eux.
Mehdi Mahmuodian, un journaliste iranien, a tweeté le 20 mai que les autorités avaient convoqué deux personnes, le 15 mai. En effet, elles auraient publié des tweets critiquant Ebrahim Raisi.
« M. Raisi a déclaré qu’il s’opposait aux limitations des médias sociaux. Toutefois, ses agents au sein du pouvoir judiciaire contactent tous les jours des militants et des reporters des médias pour qu’ils retirent leurs messages contre Raisi. Deux personnes ont reçu, samedi, une convocation juste pour avoir tweeté contre Raisi », a tweeté Mehdi Mahmoudian.
Le tribunal de la culture et des médias est un tribunal affilié au pouvoir judiciaire qui traite des infractions commises dans les médias. Des informations indiquent que le chef de ce tribunal a appelé plusieurs journalistes et reporters pour leur demander de ne pas critiquer Raisi, le candidat favori du Guide suprême à la prochaine farce électorale présidentielle.
Ehsan Badaghi, journaliste au journal officiel Iran, a écrit sur son compte Twitter que le président du tribunal de la culture et des médias l’avait contacté pour lui faire remarquer « très poliment » la nécessité de « respecter la loi dans les écrits électoraux. »
La police de sécurité et la cyberpolice iranienne (FATA) a également contacté de nombreux militants, les mettant sous pression en raison de leurs prises de position.
Le 26 mai, la Fédération internationale des journalistes (FIJ) a qualifié les récents « avertissements judiciaires » contre les journalistes iraniens de « harcèlement des journalistes indépendants et critiques » et les a condamnés.
Dans une déclaration publiée mercredi, Anthony Bellanger, secrétaire général de la FIJ, a commenté les récentes pressions et le harcèlement des journalistes iraniens. Il a dit : « C’est un nouvel exemple de la façon dont le gouvernement iranien utilise le système juridique pour réprimer les voix indépendantes dans le pays. »
« Les journalistes iraniens doivent pouvoir rendre compte de la campagne présidentielle à l’abri des avertissements judiciaires et des pressions des autorités », a déclaré Anthony Bellanger.
Dans une conférence de presse du 25 mai, le porte-parole du pouvoir judiciaire, Gholamhosein Esmaily, a officiellement confirmé que tous les médias et organes de presse ont reçu un avertissement concernant l’élection et les campagnes.
Selon le rapport annuel 2020 du département d’État américain sur les droits de l’homme, « Le gouvernement (de l’Iran) a sévèrement restreint la liberté d’expression et de la presse. Il a utilisé la loi pour intimider ou poursuivre les personnes qui critiquaient directement le gouvernement ou soulevaient des problèmes de droits de l’homme. »
Ces dernières années, le régime iranien a condamné des dizaines de journalistes, de professionnels des médias et d’autres citoyens accusés d’avoir critiqué publiquement les politiques ou les responsables du régime, à de longues peines d’emprisonnement en Iran, pour des raisons de sécurité nationale.
Cas récents de pressions et de harcèlement à l’encontre de journalistes iraniens
Les forces du régime ont placé en détention un journaliste kurde, dans la province occidentale d’Ilam. On lui reproche d’avoir écrit un article critique à l’égard d’Ebrahim Raisi, actuel président de la Cour suprême et candidat à la farce électorale présidentielle. Le 18 mai, les agents iraniens ont placé en détention le journaliste, Kaveh Najaf Mehdipour. C’est le juge Sohrabizadeh Malekshahi, président du tribunal révolutionnaire de Darreh Shahr qui en a donné l’ordre. Selon une source informée, Kaveh avait publié un article critiquant les actions d’Ebrahim Raisi.
Le 17 mai, un autre journaliste kurde identifié comme Amin Mohammadi a été arrêté à Ilam sur ordre d’un juge du tribunal d’Ilam. Mohammadi est membre de la Maison de la presse d’Ilam et a été détenu à la suite d’une plainte déposée par une organisation gouvernementale du comté d’Eyvan. Selon l’agence de presse publique ISNA, le procureur adjoint d’Ilam a nié que l’arrestation d’Amin ait un rapport avec le contenu qu’il avait écrit et a déclaré qu’il était détenu en raison d’une plainte plus ancienne.
Source : Iran HRM