Human Rights Watch – Près d’un mois après leur arrestation, les militants syndicaux Anisha Assadollahi et Keyvan Mohtadi, ainsi que Reza Shahabi, membre du Syndicat des travailleurs de la compagnie de bus de Téhéran et de la banlieue (SWTSBC), continuent d’être détenus sans base légale claire. Ils sont détenus dans le quartier 209 de la prison d’Evine à Téhéran, sous la supervision du ministère iranien du renseignement.
Le 9 mai, les autorités ont arrêté les militants syndicaux, MM. Assadollahi et Mohtadi, après avoir fait une descente à leur domicile. Le 12 mai, des agents des services du renseignement ont arrêté Shahabi, membre du conseil d’administration de la SWTSBC. Le 19 mai, Amir Raisian, l’avocat des trois détenus, a déclaré à l’agence de presse Human Rights Activists News Agency (HRANA) qu’il n’avait pas été autorisé à prendre connaissance des détails de leur dossier, ce qui porte atteinte à leur droit à un procès équitable. Raisian a déclaré à HRANA que les autorités de la deuxième branche du bureau des procureurs de sécurité ont seulement dit que ses clients avaient été arrêtés pour des raisons de sécurité nationale.
Le 15 mai, des chaînes Telegram proches des services du renseignement iranien ont affirmé que les militants syndicaux Shahabi et Assadollahi avaient été arrêtés pour avoir « coopéré avec une équipe étrangère ayant l’intention de renverser » le gouvernement, sans fournir de preuves de cette accusation. Les services du renseignement iranien arrêtent régulièrement des personnes sur la base d’accusations vagues, et les tribunaux iraniens, en particulier les tribunaux révolutionnaires, sont régulièrement loin d’offrir des procès équitables.
L’Iran est partie au Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP), qui protège le droit à la liberté. Le Comité des droits de l’homme des Nations unies a expliqué que la privation de liberté est arbitraire lorsqu’elle résulte de l’exercice des droits fondamentaux prévus par la convention, notamment la liberté d’expression et d’association.
Ces dernières années, les autorités iraniennes ont réagi à l’augmentation des manifestations ouvrières et des actions connexes en procédant à des arrestations arbitraires et en poursuivant les militants syndicaux. Au cours des 12 derniers mois, au moins 69 travailleurs ont été arrêtés, et des dizaines d’autres ont été convoqués pour des interrogatoires.