CSDHI – Des centaines de membres des familles des victimes du massacre de 1988 en Iran ont demandé au Haut-Commissaire des Nations unies aux droits humains d’empêcher la « destruction et les modifications apportées au cimetière de Khavaran » par le régime.
Le cimetière de Khavaran contiendrait les restes de milliers de victimes des exécutions extrajudiciaires et des disparitions forcées de 1988.
Une lettre signée par près de 800 membres des familles des victimes du massacre de 1988 et envoyée à Javid Rahman, rapporteur spécial des Nations unies sur la situation des droits humains en Iran, demande au régime iranien de « cesser de harceler et de menacer les familles en deuil ».
Des vidéos et des images publiées sur les médias sociaux en mai ont montré les autorités érigeant un mur tout autour du site, rendant impossible l’accès des familles à la zone.
Les autorités ont en outre installé de nouvelles caméras de surveillance autour du cimetière de Khavaran, ce qui leur permet de contrôler l’accès au site et d’identifier les visiteurs.
Les autorités iraniennes tentent depuis longtemps d’éloigner les membres des familles des victimes du massacre de 1988 de ce site et cherchent à détruire les preuves des fosses communes afin de nier l’intégralité du massacre.
Les autorités ont déjà détruit les tombes des victimes du massacre de 1988 dans d’autres villes, notamment Ahwaz, Mashhad et Tabriz. En 2017, les tombes des victimes du cimetière Behesht-e Reza à Mashhad et du cimetière Vadi-e Rahmat à Tabriz ont été détruites. Fin juillet 2018, les autorités ont démoli et cimenté les tombes des victimes du massacre de 1988 à Ahwaz sous le prétexte de construire un boulevard.
La destruction des fosses communes liées au massacre de 1988 a causé d’énormes tourments psychologiques aux familles des victimes. Elle constitue une tentative des autorités iraniennes de détruire les preuves de leur crime contre l’humanité.
Les familles des victimes du massacre de 1988 attendent des Nations Unies qu’elles prennent des mesures immédiates pour s’assurer que les autorités mettent un terme à cette torture et à cette destruction continues.
Les preuves existantes à Khavaran et dans toutes les autres fosses communes doivent être préservées en vue d’une enquête internationale visant à demander des comptes aux auteurs de ce crime permanent.
Source : Iran HRM