CSDHI – Lors de leur dernière manifestation, les retraités iraniens ont scandé un slogan reflétant la situation réelle du régime, en déclarant : » Les trois branches sont des maquettes – et le chef est silencieux. «
Ce slogan montre l’inutilité des branches du régime, qui suivent les ordres du guide suprême du régime, Ali Khamenei. L’importance de ce slogan a été mise en lumière après que les retraités pauvres de six villes ont décidé d’entamer une nouvelle série de protestations pour réclamer les salaires qui leur sont dus. Simultanément, les médias du régime ont frauduleusement rapporté que le parlement avait décidé et approuvé une augmentation de 38% de leurs salaires.
Tout au long de leur manifestation, les retraités iraniens ont souligné qu’ils ne reculeraient pas tant qu’ils n’auraient pas atteint leur objectif. Ils ont condamné le président du régime, Ebrahim Raïssi. Puis, ils l’ont traité de menteur, tout en critiquant et en se moquant du parlement du régime, qui se présente comme une entité révolutionnaire.
Les retraités iraniens sont les représentants de la majorité de la société, la tranche d’âge qui a connu le plus de protestations au cours des derniers mois. Ils ont à juste titre pointé du doigt la principale raison de leur misère. Ils ont mis en évidence le seuil de pauvreté croissant qui touche l’ensemble de la société iranienne. Ils ont également scandé : « Est-ce vraiment la justice, ils pillent le peuple ».
Ces derniers mois, le régime n’a pas répondu à une seule des demandes du peuple, au lieu de cela, ils ont choisi de dépenser des milliards de dollars pour leurs projets nucléaires et un contrat de drone avec le gouvernement russe. Cela indique clairement que le peuple iranien est la dernière priorité dans l’agenda du régime.
Pendant que les banques du régime soutiennent ses activités malveillantes, elles appauvrissent la population dans tout le pays. Le régime tente de prolonger cette situation pour désespérer les couches protestataires mais, au fil du temps, il ne tirera aucun bénéfice d’une telle politique et sera probablement confronté à des protestations de plus en plus fortes.
Parallèlement aux protestations incessantes des retraités iraniens, les ouvriers sous-traitants de la centrale électrique de Mashhad et de Hengam Petrochemical se sont mis en grève. Mardi, les ouvriers de la tuyauterie de la centrale électrique Ferdowsi de Mashhad ont également rejoint la grève.
Le même jour, les travailleurs de l’entrepreneur Rahimi, qui travaillent sur le projet de centrale électrique de Mashhad, ont cessé de travailler. Ils se sont rassemblés devant la centrale électrique. Ensuite, ils ont exigé de recevoir leurs salaires à partir de juin.
Au fur et à mesure que les manifestations en Iran se poursuivent, il devient évident que les attentes de la population passent de la question des moyens de subsistance à des exigences politiques. Et ces dernières visent carrément le régime et le Guide suprême. Le conflit sur les moyens de subsistance s’est transformé en conflit de classe et en conflit politique, tandis que la nation scande constamment : « Notre ennemi est ici même ; ils mentent en disant que c’est l’Amérique. »
Ce sont les politiques du régime qui sont à l’origine de l’extrême pauvreté observée en Iran. Elles ont creusé le fossé des classes dans la société, créant d’énormes différences de revenus entre les riches et les pauvres.
Le 17 juillet, le journal officiel Etemad écrivait : « Un an après le début du 13e gouvernement, la misère du peuple augmente chaque jour. Hier, j’ai vu dans la boucherie une mère de famille qui demandait honteusement au boucher : « Monsieur, combien de viande hachée puis-je acheter avec 50 000 rials ? J’ai vu une femme travaillant comme vendeuse ambulante dans le métro de la ville, suppliant les gens de lui acheter quelque chose. Et vous la regardez fixement et vous vous demandez : maintenant qu’aujourd’hui est passé, que ferez-vous de la tristesse de demain ? ».
La vérité est que l’une des principales conséquences de l’inégalité sociale croissante est l’augmentation des crimes. Dans une interview accordée au quotidien officiel Entekhab le 23 juillet, Vahid Shaghaghi, l’un des experts économiques du régime, a pointé du doigt « l’économie du crime » et a déclaré : « Le fait est qu’il existe un sujet appelé « économie du crime » dans la littérature économique. Le chômage, l’inégalité et la pauvreté peuvent expliquer les racines économiques de la criminalité. L’analyse économique du phénomène criminel montre que parallèlement à l’augmentation de la pauvreté, des inégalités et du chômage en Iran, les vols ont également augmenté. »
Selon les experts du régime et ses médias, le risque d’effondrement économique et de propagation de la pauvreté a dépassé son pic. Les divisions entre les classes sociales sévissent en Iran, le pouvoir d’achat des gens diminue et la monnaie nationale perd de sa valeur. En même temps, l’espérance de vie des gens diminue et les protestations se multiplient.
Source : INU