CSDHI – Au début du mois, il a été signalé que le président du régime iranien, Ebrahim Raïssi, obtiendrait très probablement un visa pour se rendre à New York à l’occasion de l’Assemblée générale des Nations unies. L’annonce de l’inculpation par contumace d’un agent iranien qui avait prévu de tuer l’ancien conseiller américain à la sécurité nationale, John Bolton, et l’ancien secrétaire d’État américain, Mike Pompeo, est intervenue peu après.
Les incidents les plus récents soulignent à la fois ce fait et le rôle de Raïssi dans l’escalade de la menace depuis son entrée en fonction en juin de l’année dernière.
Alors que les développements à l’intérieur de l’Iran continuent de les valider, la présence potentielle de Raïssi à l’Assemblée générale des Nations unies confirme que les décideurs politiques occidentaux optent toujours pour l’apaisement.
Au moins deux fois plus de personnes ont été mises à mort au cours du premier semestre de 2022 comparativement à celui de 2021. Il s’agit d’une statistique particulièrement horrifiante étant donné que l’Iran est en tête du monde en termes d’exécutions par personne sur une base annuelle.
Et cela ne tient même pas compte du nombre de prisonniers, y compris de prisonniers politiques, qui décèdent chaque année dans les centres de détention iraniens en raison des conditions de vie difficiles et du refus délibéré d’accès à des soins médicaux vitaux.
Au cours de l’année écoulée, de nombreuses informations ont fait état de ce type de mauvais traitements, ainsi que de nombreuses arrestations pour des motifs politiques, dans le contexte des manifestations antigouvernementales actuelles.
Compte tenu des antécédents de Raïssi en tant que juge clérical, procureur général et, plus récemment, juge en chef du système judiciaire national, l’escalade du climat de répression est exactement ce que l’on aurait pu prévoir sous son administration.
Raisi était l’un des quatre membres de la « commission de la mort » de Téhéran en 1988. Elle était chargée d’interroger les détenus des prisons d’Evine et de Gohardasht afin de déterminer s’ils avaient encore des sympathies pour le principal groupe d’opposition pro-démocratique, les Moudjahidines du peuple d’Iran (MEK).
Le mandat de la commission de mort découle d’une fatwa similaire à celle émise contre Rushdie l’année suivante. Sauf que dans le cas du MEK, la cible de la condamnation à mort de l’ayatollah Khomeini était un segment entier de la population nationale opposée à la théocratie tyrannique.
Le fait que Raïssi ait exécuté avec empressement cette condamnation à mort a donné un coup de fouet à sa carrière à long terme. Il est possible d’affirmer qu’il s’agit d’un facteur clé pour que le Guide suprême du régime, Ali Khamenei, l’élève d’abord au poste de chef du pouvoir judiciaire, puis à la présidence.
À la suite du soulèvement national qui a secoué le régime clérical au début de 2018, Khamenei tentait alors de consolider sa position d’autorité et d’accroître la répression.
En conséquence, les pasdarans ont commencé à tirer sur les manifestations dans de nombreuses villes en novembre 2019, tuant au moins 1 500 personnes. Le système judiciaire de Raïssi a également entamé une campagne de torture de plusieurs mois contre de nombreuses personnes détenues pendant les violences.
Les autorités albanaises ont découvert un projet d’utilisation d’un camion piégé contre le siège national du MEK en mars 2018. Le Conseil national de la résistance iranienne (CNRI) a organisé un rassemblement international d’expatriés iraniens près de Paris. Et ce mois de juin, un autre attentat contre lui a été déjoué en Europe occidentale.
Le cerveau de ce complot, un diplomate iranien nommé Assadollah Assadi, a été condamné à 20 ans de prison par un tribunal belge l’année dernière. Mais l’enquête qui a conduit à sa condamnation a montré qu’il avait été en contact avec plusieurs autres agents répartis sur une grande partie du continent.
Alors que Raïssi continue de faire l’objet d’une invitation à assister à l’Assemblée générale des Nations unies le mois prochain, il est possible que les dirigeants occidentaux fassent écho à ce message. La présence de Raïssi à New York, à moins qu’elle ne débouche sur son arrestation, ne peut être considérée que comme un symbole de la volonté des États-Unis de fermer les yeux sur les menaces terroristes qu’il a indubitablement présidées en tant que président du régime iranien.
Source : Stop au Fondamentalisme