Article publié le 17 avril 2012 Huffington Post – Après une suspension d’une année, les négociations avec le régime iranien ont de nouveau repris concernant leur programme nucléaire et avec elles, les espoirs se sont une fois de plus ravivés que cette crise internationale allait s’apaiser par des manœuvres diplomatiques. Mais l’optimisme de certains à propos du succès des négociations est certainement inopportun et injustifié et même en contradiction avec les faits, en plus de la tendance historique incontestable.
Les dernières informations obtenues par la principale force de l’opposition iranienne révèlent que le régime a en fait significativement stimulé les activités de l’entité chargée du développement des armes nucléaire. La secrète Nouvelle Organisation de Recherche pour la Défense (connue sous son abréviation en Farsi SPAND) effectue des recherches et des tests sur les ogives et les détonateurs nucléaires. La principale opposition iranienne , les Moudjahidines du peuple d’Iran, l’OMPI, qui était la première à dévoiler le programme nucléaire du régime, a identifié plus de 60 directeurs et experts en plus de 11 institutions et sociétés affiliés au SPAND.
Le principal siège social du SPAND est dans la région de Lavizan, dirigé par Mohsen Fakhrizadeh, qui pendant des années a dirigé le projet de développement des ogives nucléaires du régime. Le SPAND a sept principaux départements, chacun d’eux travaille sur des domaines spécifiques pour le développement de la bombe nucléaire. Le Centre pour des Nouvelles Technologies de Défense, par exemple, conduit la recherche liée à la production de l’ingrédient principal de la bombe d’uranium enrichi. Selon les dernières informations, les activités d’enrichissement d’uranium sur le nouveau site de Fordow, profondément dissimulé à l’intérieur des montagnes à proximité de Qom, sont étroitement surveillés par les experts travaillant dans cette division, ce qui révèle les sinistres objectifs qui ont guidé les efforts du régime à construire le site de Fordow.
Une autre division du SPND travaille sur la recherche et la production de composants métalliques pour la fabrication d’ogives. Des dispositifs modernes ont été achetées par des sociétés écran et passées en fraude en Iran et des essais d’explosifs ont été effectués sur le site de Parchin.
Le SPAND a aussi une division pour la recherche et la production de détonateurs pour une bombe nucléaire. Le centre connu sous le nom de METFAZ est dirigé par un ancien membre du Corps des Gardiens de la Révolution Islamique du régime (pasdaran) et dispose d’un bâtiment officieux de cinq étages à Téhéran. Cette division travaille sur l’obtention et la conception de matériaux hautement explosifs et de composants et possède des unités de test et de production.
Le groupe de recherche chimique du SPAND a un bureau secret dans un quartier de Téhéran et n’a pas de connexions électroniques avec l’extérieur. La communication est effectuée par le biais d’un courrier permanent et l’accès public au bureau est interdit.
Tandis que les faits indiquent largement l’existence de machines de développement d’armes nucléaires bien huilées, secrètes et complexes, comment peut on s’attendre à ce que les négociations soient un succès ?
L’objectif principal de Téhéran pour des pourparlers nucléaires à Istanbul est de maintenir les négociations vivantes, se montrer d’accord avec une deuxième série de discussions sans prendre d’engagements et ne fournissant aucune concession. Le résultat serait la progression continue de l’Iran concernant son programme d’armes nucléaires, tandis que la communauté internationale attendrait en vain le prochain tour.
En effet, des années de pourparlers stériles peuvent prédire les chances réelles de succès pour la présente série de négociations.
Depuis 2002, quand la principale opposition iranienne a exposé le premier le programme nucléaire du régime, à chaque fois que des espoirs et des attentes se ravivaient au sujet des pourparlers sous les administrations américaines successives, le régime iranien brisait à chaque fois ces espoirs. Depuis 2003, tant sous le président « modéré » Mohammad Khatami que pendant la présidence de Mahmoud Ahmadinejad, de nombreux paquets incitatives ont été offerts à Téhéran pour l’amener à cesser l’enrichissement d’uranium. Aucun n’a réussi.
Après que l’AIEA ait échoué dans ses tentatives d’obtenir des réponses du régime en 2007, les États-Unis et ses alliés européens ont de nouveau essayé de sauver les pourparlers en promettant des relations économiques entièrement normalisées, mais ils ont été repoussés par Téhéran.
Quand le Président Obama a pris ses fonctions en 2009, l’Iran enrichissait déjà l’uranium à un niveau de 3.% et des milliers de centrifugeuses furent installés à Natanz. Pourtant, le Président Obama a rallumé les espoirs pour des négociations. Trois ans plus tard, Téhéran enrichit jusqu’à 20% et a suffisamment d’uranium enrichi pour fabriquer quatre armes nucléaires. En l’enrichissant encore il atteindra le niveau nécessaire pour une arme.
Au lieu d’une solution pacifique, la probabilité d’une guerre a augmenté. Sans aucun doute, l’histoire indique une tendance. Le régime iranien a accueilli des négociations à chaque occasion pour faire détourner la pression et gagner du temps.
Les pourparlers ont échoué à stopper l’impulsion de Téhéran. Cette situation plaide pour un changement fondamental de notre attitude si le monde cherche à éviter une bombe iranienne ou la menace d’une intervention militaire. Le président Obama a une occasion historique d’éviter de tels sinistres résultats en changeant de cap et en tendant la main au peuple iranien et à leur opposition organisée.
La question nucléaire peut être résolue une fois pour toutes par le seul changement démocratique dans le pays. Les membres de Congrès et des douzaines d’anciens éminents responsables américains soutiennent un tel résultat.
Le temps vient à manquer. Dans la conjoncture du printemps arabe, qui a révélé la puissance des populations réprimées, les Etats-Unis doivent se concentrer sur le peuple iranien et leur opposition organisée comme la clé de la construction d’un Iran libre, démocratique et dénucléarisé. C’est le moyen le plus sûr de sauver une solution pacifique et d’éviter l’option militaire.
http://www.huffingtonpost.com/alireza-jafarzadeh/iran-nuclear-talks_b_1424731.html