CSDHI – Des vidéos provenant de la prison d’Evine la nuit du 16 octobre montrent la célèbre prison en train de brûler, ainsi que des bruits de tirs et d’explosions. Simultanément, des forces spéciales ont été déployées dans la prison sans aucune explication.
Dès les premières heures de ce matin, les médias officiels de la République islamique ont commencé à publier leur propre récit des événements, avec le nombre de morts et de blessés. Selon l’agence de presse Mizan du pouvoir judiciaire, quatre prisonniers ont été tués et 61 blessés la nuit dernière. Dix prisonniers de la prison d’Evine ont été transportés dans des établissements médicaux et quatre seraient dans un état critique.
Rappelant la longue histoire de la République islamique en matière de dissimulation des faits et soulignant son histoire de massacres de prisonniers et de mensonges systématiques de la part de ses fonctionnaires, Iran Human Rights rejette le récit officiel. En outre, l’organisation a reçu des informations selon lesquelles des forces spéciales ont été déployées pour provoquer les prisonniers et préparer le terrain pour une répression.
Ainsi, la seule façon de déterminer les faits et de demander des comptes aux auteurs de cette tragédie est que la communauté internationale établisse de toute urgence un mécanisme international sous la supervision des Nations Unies.
Le directeur d’Iran Human Rights, Mahmood Amiry-Moghaddam, a déclaré : « Il est plus que jamais nécessaire d’établir un mécanisme indépendant sous la supervision des Nations unies pour enquêter sur le meurtre de manifestants et sur les événements survenus à la prison d’Evine et dans d’autres prisons, et poursuivre les auteurs de ces actes. Ce mécanisme doit être établi avant qu’une plus grande tragédie ne se produise. »
Iran Human Rights a également reçu de multiples informations indiquant que certains prisonniers politiques et de droit commun ont été battus à coups de matraque.
Le 9 octobre, des protestations ont été signalées à la prison centrale de Rasht (Lakan). Selon les informations, au moins six prisonniers ont été tués par des gardiens de prison. Iran Human Rights continue d’enquêter sur ces événements. Mais IHR n’a pas été en mesure de vérifier le nombre ou l’identité des personnes tuées à la prison d’Evine.
Iran Human Rights souligne la nécessité d’un rôle plus actif de la communauté internationale, des Nations Unies en particulier. Il appelle à la création d’un mécanisme international spécial pour enquêter sur la violation systématique des droits du peuple iranien par la République islamique.
Source : IHR