CSDHI – Les autorités judiciaires iraniennes ont inculpé des manifestants arrêtés ces dernières semaines lors de manifestations antigouvernementales qui, selon les groupes de défense des droits, ont fait plusieurs morts.
Le juge en chef de la province du Kurdistan a inculpé 110 personnes mardi.
Cette décision est intervenue un jour après que Hossein Fazli Harikandi, le juge en chef de la province d’Alborz, a mis en accusation 201 manifestants.
Dans la province de Qazvin, le procureur a déclaré que 55 manifestants étaient en cours d’inculpation.
Ali Salehi, le procureur général de Téhéran, a inculpé 315 personnes pour rassemblement et collusion dans l’intention d’agir contre la sécurité du pays, propagande contre le système et trouble à l’ordre public.
Le guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei, a qualifié certains des manifestants arrêtés d’agents de l’ennemi. Il a déclaré que, dans leur cas, les responsables de la justice et de la sécurité devaient faire leur devoir.
Incendie à Evine
Un porte-parole du pouvoir judiciaire iranien a déclaré que des accusations avaient également été déposées par le bureau du procureur pénal en rapport avec un récent incendie à la prison d’Evine à Téhéran.
Massoud Satayshi a déclaré que 25 suspects présumés impliqués dans des actes d’incitation et de destruction délibérée ont été inculpés.
Les utilisateurs des médias sociaux ont déclaré avoir vu des flammes et entendu des coups de feu et des explosions depuis la prison. Les responsables iraniens ont donné des versions différentes des événements, affirmant notamment que les troubles avaient été causés par des « agents ennemis » et par certains détenus qui avaient tenté de s’échapper. Ils ont également blâmé des détenus qui, selon eux, ont mis le feu à un atelier de couture.
L’incendie serait-il une tentative déguisée pour mener une violente répression à l’intérieur de la prison
Les groupes de défense des droits humains ont accusé le gouvernement iranien de chercher à mener une répression à l’intérieur de la prison sous prétexte de lutter contre l’incendie et d’empêcher les évasions.
Les manifestations et les grèves nationales, qui en sont à leur cinquième semaine, ont débuté après la mort en garde à vue de Mahsa Amini, 22 ans, arrêtée pour avoir enfreint le code vestimentaire. Dans les villes du pays, les manifestants se sont opposés au port obligatoire du hijab par les femmes et ont demandé des changements dans le système politique iranien.
Source : VOA