CSDHI – Au moins 234 personnes, dont 29 enfants, ont été tuées lors des manifestations nationales actuelles. Iran Human Rights a également reçu de nombreuses informations indiquant que les autorités tentent de dissimuler le meurtre des manifestants. La restitution des corps est subordonnée à la promesse des familles de garder le silence ou de confirmer les fausses causes de décès citées par l’Organisation de la médecine légale sur les certificats de décès. Dans certains cas, les personnes tuées ont été enterrées sans que les familles soient prévenues et loin de leur domicile.
Des membres de la famille ont été arrêtés et soumis à des mauvais traitements physiques et mentaux afin de les contraindre à accepter de fausses versions des faits autres que le meurtre par les forces de sécurité. Les scénarios ont inclus « une chute d’une hauteur, un accident de voiture ou un empoisonnement par des drogues, de l’alcool ou de la nourriture ».
D’autre part, une pression croissante est exercée sur les médecins et le personnel médical pour qu’ils délivrent les certificats de décès dictés par les forces de sécurité. Soutenant la demande des médecins iraniens d’interdire l’entrée des forces de sécurité dans les établissements médicaux, Iran Human Rights souligne la nécessité d’établir des zones de sécurité pour fournir des services médicaux à toutes les victimes sans que les forces de sécurité n’interfèrent dans le processus de traitement et l’avis des experts pour établir la cause du décès.
Le directeur d’Iran Human Rights, Mahmood Amiry-Moghaddam, a déclaré : « Forcer les médecins à établir de faux certificats de décès, arrêter les manifestants blessés dans les hôpitaux et utiliser les ambulances pour transporter les forces de sécurité sont d’autres exemples du non-respect et de la violation par la République islamique des lois internationales et des principes moraux afin de dissimuler ses crimes. Les organisations internationales, dont l’OMS et le CICR, doivent réagir de manière urgente et appropriée à ces violations.
Selon les informations obtenues par Iran Human Rights, au moins 234 personnes ont été tuées par les forces de sécurité lors des manifestations nationales. Parmi elles, 29 étaient âgées de moins de 18 ans, mais tous ces décès n’ont pas été vérifiées par des documents probants. Iran Human Rights s’efforce d’obtenir la confirmation des âges des personnes décédées.
Des manifestants ont été tués dans 21 provinces, le plus grand nombre ayant été signalé au Sistan-Baloutchistan, à Mazandaran, à Téhéran, à Gilan et au Kurdistan. Le plus grand nombre de décès a été enregistré les 21, 22 et 30 septembre.
Des décès ont été enregistrés dans 21 provinces :
- Sistan-Baloutchistan : 93 personnes ;
- Mazandaran : 28 personnes ;
- Téhéran : 23 personnes ;
- Gilan : 18 personnes ;
- Kurdistan : 17 personnes ;
- Azerbaïdjan occidental : 13 personnes ;
- Kermanshah : 12 personnes ;
- Alborz : 6 personnes ;
- Khorassan-e Razavi : 4 personnes ;
- Ispahan : 3 personnes ;
- Kohguilouyeh-et-Bouyer-Ahmad : 2 personnes ;
- Zanjan : 2 personnes ;
- Qazvin : 2 personnes ;
- Azerbaïdjan oriental : 2 personnes ;
- Ardabil : 2 personnes ;
- Ilam : 2 personnes ;
- Bushehr : 1 personne ;
- Semnan : 1 personne ;
- Khouzistan : 1 personne ;
- Markazi : 1 personne ;
- Hamedan : 1 personne.
Les écoles et les universités ont été au cœur des manifestations nationales de ces derniers jours, de nombreuses informations faisant état de violences à l’encontre des élèves et des étudiants. Les écoles continuent d’être attaquées et les élèves sont battus et arrêtés.
Les mauvais traitements infligés aux détenus, y compris les lourdes charges, ont également été largement signalés. Le procureur de Téhéran, Ali Salehi, a annoncé que quatre personnes avaient été inculpées de moharebeh (inimitié envers Dieu), une infraction passible de la peine de mort.
Source : IHR