CSDHI – Le vendredi 25 novembre 2022, de grandes foules de citoyens sont descendues dans les rues de la province du Sistan-Baloutchistan, dans le sud-est de l’Iran. « Mort à Khamenei », « Mort au dictateur » et « Je tuerai celui qui a tué mon frère », ont scandé les manifestants à Zahedan, Khash, Chabahar, Saravan, Zehak, Taftan, Iranshahr et Pishin, une banlieue de Rask.
Les hommes et les femmes baloutches ont également montré leur solidarité avec le peuple opprimé du Kurdistan, en scandant « Kurdistan, nous te soutenons » et « Kurdes et Baloutches sont frères et ennemis de Khamenei ». Ils ont également rejeté les fausses nouvelles du régime sur le séparatisme, en scandant : » De Zahedan à Téhéran, ma vie pour l’Iran. » Dans la manifestation du 25 novembre, la présence de femmes baloutches était significative.
Le régime aurait utilisé des agents locaux et des gardiens de la révolution (les pasdarans) en tenue baloutche, ouvrant le feu sur les fidèles. Selon les habitants, les autorités ont tenté de déclencher des « conflits ethniques », justifiant ainsi l’intervention militaire des pasdarans. L’ouverture du feu par les forces du régime a fait plusieurs blessés et tués.
Une fois de plus, aujourd’hui, nos courageux compatriotes baloutches sont descendus dans les rues de Zahedan, Khash, Iranshahr, Chabahar, Pishin, etc. aux chants de « Mort à Khamenei », « Bassidj, pasdarans, vous êtes notre ISIS » et « Nous soutenons le Kurdistan », ils ont défié les brutaux gardes révolutionnaires », a déclaré Mme Maryam Radjavi, présidente élue du Conseil national de la Résistance iranienne.
En plus de la province du Sistan-Baloutchistan, les citoyens de Téhéran, Karaj, Talesh, Isfahan et Mahabad ont poursuivi les manifestations contre le régime.
Le 25 novembre marquait le 71e jour des protestations contre le régime en Iran. Les manifestations ont commencé après le meurtre odieux de Mahsa Amini, 22 ans, en garde à vue. Cependant, elles se sont immédiatement transformées en une révolution contre l’ensemble du régime théocratique.
Selon l’opposition iranienne Mojahedin-e Khalq (MEK), les protestations se sont étendues à 252 villes. Le régime a tué plus de 660 citoyens, en a blessé des dizaines de milliers et en a détenu plus de 30 000. Le MEK a publié les noms de 528 manifestants tués.
Développements clés
Les manifestants ont attaqué et incendié des bases du Bassidj et les symboles du régime à Téhéran, Arak, Baharestan Fardis, Malayer, Karaj, Darreh-Shahr Ilam, Babol et Pakdasht.
Les citoyens de Mahabd ont assisté aux funérailles de Shomal Khadiripour, 32 ans, abattu par les forces de sécurité le 24 novembre et décédé dans un hôpital aujourd’hui tôt le matin. Par ailleurs, des citoyens ont assisté à la commémoration d’Omid Zare Moayyedi à Chiraz,
« La situation en Iran doit servir de signal d’alarme à l’Occident. Ce régime paria et son piétinement meurtrier des droits de l’homme ne peuvent plus être tolérés », a écrit l’ancien député européen Struan Stevenson dans son dernier article paru dans le Scotsman.
« Cette mesure importante et attendue depuis longtemps montre que les cris de la population iranienne en quête de justice ont enfin été entendus », a déclaré Agnès Callamard, secrétaire générale d’Amnesty International.
« Le Conseil des droits de l’homme des Nations unies a tenu une session spéciale pour examiner la détérioration de la situation des droits humains en Iran », a déclaré le secrétaire d’État américain Antony Blinken. « Nous continuons à soutenir le peuple iranien face à cette répression brutale et nous nous efforçons de faire en sorte que les personnes impliquées dans la répression violente en cours soient tenues pour responsables. »
Le Conseil de sécurité nationale et de défense de l’Ukraine, Oleksiy Danilov, a confirmé que des conseillers militaires iraniens ont été tués en Crimée, prouvant ainsi l’implication du régime dans la guerre d’occupation de la Russie.
Le conseil a voté à une écrasante majorité en faveur de l’ouverture d’une enquête sur le traitement des manifestants par l’Iran, rapporte Le Monde. L’Organisation des Moudjahidines du peuple d’Iran a salué le vote de jeudi comme « une étape positive et importante », insistant sur le fait que « la culture de l’impunité doit prendre fin ».
Source : INU