CSDHI – Le guide suprême Ali Khamenei a profité de son discours à l’occasion de Norouz, le Nouvel An persan, pour affirmer que les manifestations antigouvernementales qui secouent l’Iran depuis plus de six mois font partie d’un complot mondial visant à affaiblir la République islamique.
Dans un discours télévisé prononcé le 21 mars depuis le sanctuaire de l’Imam Reza, dans la ville de Mashhad, au nord-est du pays, Khamenei a accusé les « ennemis » de chercher à changer « l’identité » de la République islamique et à « supprimer tout ce qui rappelle au peuple l’islam pur et la révolution ».
Il a accusé le président américain Joe Biden et « certains dirigeants européens » de soutenir les manifestants qui, selon lui, n’ont pas réussi à « affaiblir le système islamique ».
Alors que le discours annuel de Khamenei était diffusé sur la télévision officielle après minuit, des Iraniens ont scandé des slogans antigouvernementaux depuis les balcons et les toits de Téhéran et d’autres villes, comme l’ont montré des images diffusées sur les réseaux sociaux.
Les habitants de Téhéran sont également descendus dans la rue dans plusieurs quartiers de la capitale, malgré la forte présence des forces de sécurité.
Dans plusieurs villes kurdes de l’ouest, les forces de sécurité ont utilisé des fusils de chasse et des gaz lacrymogènes pour disperser les manifestations, blessant des dizaines de personnes.
Depuis la mort, en septembre 2022, d’une jeune femme de 22 ans en garde à vue, l’Iran est secoué par des manifestations populaires réclamant des changements économiques, sociaux et politiques fondamentaux.
Le mouvement de protestation mené par les femmes représente l’un des défis les plus sérieux pour la théocratie instaurée par la révolution islamique de 1979.
Les forces de sécurité ont tué plus de 520 personnes et en ont détenu plus de 20 000 depuis le début des manifestations, selon les militants. À l’issue de procès partiaux, le pouvoir judiciaire a prononcé des peines sévères, y compris la peine de mort, à l’encontre des manifestants.
L’Union européenne, les États-Unis et d’autres pays ont pris plusieurs vagues de sanctions contre la République islamique au cours des derniers mois en raison de la répression des manifestations et de la fourniture de drones à la Russie dans le cadre de son effort de guerre en Ukraine.
Dans son discours du 21 mars, Khamenei a réitéré la position de Téhéran selon laquelle le pays n’a pas participé au conflit en Ukraine, malgré les nombreuses preuves du contraire.
Source : Iran Wire