CSDHI – Le site gouvernemental Etemad Online (27, mars 2023) dans un article intitulé « Rébellion des fondamentalistes contre Raïssi » cite Montjabnia, un ancien membre du parlement réactionnaire, qui déclare : « Actuellement, tous les groupes présents dans la faction fondamentaliste, qui est représentée par Raïssi au sein du gouvernement, ne soutiennent pas le gouvernement. Raïssi n’a pas pu créer l’unité et le consensus au sein de la faction fondamentaliste ».
À titre d’exemple, Montjabnia ajoute : « Une personne comme Ahmad Tavakoli… a écrit une lettre très claire et bien raisonnée et a fortement attaqué et protesté contre le gouvernement Raïssi. Dans de nombreux cas, Bahonar, Nategh Noori et de nombreuses personnalités célèbres et inconnues de la faction fondamentaliste se sont opposés au gouvernement parce qu’ils voient clairement que beaucoup des décisions prises et des politiques menées sont mauvaises.
La cause de la protestation de ce groupe est apparemment la politique économique de Raïssi, y compris la vente de biens publics au nom de la « productivité ». Mais l’éventail des raisons est plus large et comprend toutes les politiques de l’administration de Raïssi ainsi que sa composition.
Se référant à l’équipe économique faible et inefficace de Raïssi, l’un des économistes du gouvernement déclare : « Bien que 18 mois se soient écoulés depuis l’entrée en fonction du gouvernement actuel, sa stratégie économique n’est pas claire… Bien que Raïssi n’ait cessé de mentionner dans ses slogans de campagne qu’il avait 7 000 pages de programmes, jusqu’à présent, ils n’en ont même pas publié 7 pages » (Eghtessad 24 site web 27, mars 2023).
La cible principale est Khamenei !
Ces protestations, qui concernent apparemment surtout le domaine économique, visent Khamenei, et non Raisi, car il n’est un secret pour personne que Raïssi est un obéissant désigné et absolu du guide suprême. En outre, la politique de « productivité » et de vente des entreprises et propriétés du gouvernement est la propre politique de Khamenei, et dans son discours du Nouvel An, il a lui-même considéré que le problème le plus important de l’économie était le « contrôle gouvernemental » et la solution qu’il a présentée était que le reste des « entreprises importantes » et des « productions créatrices de richesse » du gouvernement devraient être « à la disposition des activistes économiques », c’est-à-dire les dirigeants du CGRI et des gangs mafieux au sein de son régime.
Ce qui les motive à s’opposer aux politiques réactionnaires du guide suprême, ce sont les conditions explosives de la société et le fait qu’ils voient quel terrible tremblement de terre social la feuille de route de Khamenei est en train de promouvoir en s’appuyant unilatéralement sur une répression et un pillage maximums.
L’un des fondamentalistes, Mohammad Mohajeri, compare l' »agitation sociale » (soulèvement) à un tremblement de terre et avertit, paniqué : « Notre société est assise sur une zone de faille… On ne sait pas quelle sera l’ampleur du tremblement de terre dans un mois, deux mois ou six mois… la répression ne peut pas être éternelle » (site web Eghtessad News – 26 mars 2023).
Des chuchotements transformés en cris !
Ainsi, ce qui était exprimé en chuchotant ou par la bande vaincue jusqu’à hier, est devenu un cri aujourd’hui et il peut être clairement entendu depuis les plus hauts niveaux de la bande de Khamenei.
Le journal gouvernemental Mardom Salari (27 mars 2023) écrivait : « Si Ibrahim Raïssi ne va résoudre aucun problème et va en créer d’autres chaque jour et que les souffrances du peuple finissent par augmenter, quelle est la raison pour laquelle il reste au pouvoir ? ».
Et aujourd’hui, c’est Raïssi qui clame haut et fort son désespoir : « Quand un gouvernement se met au travail, les autres essaient de le faire réussir, pas de décevoir le peuple avec des écrits inappropriés et des paroles fausses, de vider le cœur des gens, de créer le désespoir. (Discours de Raïssi à la conférence des directeurs – 27 mars 2023).
Le rêve de Khamenei s’est transformé en cauchemar !
« Les manifestations de 1401 : un tournant dans le paysage politique iranien ».
Ces « autres » qui, selon Raïssi, sont ses alliés et non la bande de vaincus, n’ont pratiquement aucune importance. Mais qu’est-ce qui a provoqué ces protestations, ces attaques et ces cris désespérés ? Le soulèvement ! Et les coups que la tempête continue de « mort à Khamenei » a continuellement infligés au corps du régime et en son centre à la personne du Guide suprême et à sa crainte au cours des derniers mois.
L’objectif de Khamenei en nommant Raïssi était d’unifier son régime en premier lieu, afin de pouvoir bloquer le soulèvement dans la phase suivante. En pratique, ce rêve s’est transformé en cauchemar avec un soulèvement national, et le rêve d’un gouvernement unifié s’est transformé en division et en chaos.
Source : Iran News Wire